"La Feuille" du 90ème Anniversaire de la 1ère Bataille de la Marne


Hiver 2003/2004


La préparation de la commémoration s'accélère …

L'année 2004 commence par d'excellentes nouvelles pour la commémoration du 90ème anniversaire de la 1ère bataille de la Marne :

En Janvier, le Haut Conseil de la Mémoire Combattante, présidé par le Président de la République, a retenu notre opération et ses 32 journées commémoratives dans le calendrier officiel des cérémonies de 2004.

La Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives, du Ministère de la Défense, nous apporte un soutien financier qui, avec celui des régions, nous permet de publier une brochure programme de 16 pages en couleur ainsi qu'une affiche d'annonce, le dessin de couverture est présenté et explicité, en 2ème page.

Cette brochure et cette affiche sont réalisées avec l'aide de l'O.N.A.C. qui nous apporte son soutien également dans l'organisation d'une conférence de Presse en Avril à l'Hôtel des Invalides, à Paris.

Un grand merci au Haut Conseil de la Mémoire Combattante, à la D.M.P.A. et à toute l'équipe de l'O.N.A.C., qui nous apporte également son soutien actif, sur le terrain, dans les départements. Un grand merci, également aux collectivités locales et aux organismes qui nous apportent une aide financière ou matérielle.

Afin de faciliter l'organisation des 32 journées, un système de pré-inscription est d'ores et déjà, mis en place, cette pré-inscription peut se faire soit : en utilisant la fiche existante, dans la brochure programme, ou en se connectant sur notre site Internet, pour lequel nous avons créé un nouveau portail facile à mémoriser : http://90marne.free.fr

Celui-ci permet d'accéder à un menu qui relient plusieurs documents nouveaux, relatifs à la participation aux 32 journées de marches commémoratives, à savoir : les thèmes abordés lors des exposés, l'itinéraire suivi, l'heure et le lieux de rendez-vous, les documents pédagogiques à imprimer, la fiche de pré-inscription à nous retourner par e-mail ou courrier, etc …

Merci à ceux qui se sont déjà pré-inscrits. Vous trouverez en 4ème page un exemplaire la fiche de pré-inscription, et la carte des villes de départ est reproduite au verso de la lettre d'accompagnement..


Le concert du souvenir des combattants de la bataille de la Marne

Lizy-sur-Ourcq est une des positions clefs de la bataille de la Marne, car l'armée qui tient la vallée et le pont verrouille les débouchés vers l'ouest ou l'est.

La course de vitesse, pour tenir ce verrou, se joue entre les généraux Maunoury et von Kluck, si la 6ème Armée Française atteint l'Ourcq à Lizy elle peut espérer déborder vers le nord-est, si la 1ère Armée Allemande tient le passage elle va pouvoir rameuter du sud des Morins les corps d'armée nécessaires à la progression sur le plateau du Multien.

C'est pourquoi, Lizy-sur-Ourcq, verrou de la bataille, verra passer, début septembre 1914, dans les deux sens, des milliers de combattants portant des uniformes divers et qui se précipitaient vers la bataille ou s'en éloignaient rapidement.

En leur souvenir, un grand concert est organisé par la Ville de Lizy le vendredi, 23 juillet 2004, à 17 heures 45. Lors de ce concert, la Musique de l'Armée de l'Air interprétera une évocation musicale sur le thème du Souvenir des Combattants de la 1ère Bataille de la Marne. Combattants qui se battaient sous l'uniforme allemand, britannique ou français et qui sont morts, il y a 90 ans, à quelques dizaines de kilomètres de Paris ….


Sur le plan historique, plusieurs documents nouveaux ont été mis sur le site, en particulier des textes relatifs aux combats de la fin août 1914, lors de la mise en place de la 6ème Armée, avec les débarquements des 61ème et 62ème D.I., au nord de la Somme, puis de la 14ème, au sud, et enfin de la 55ème et 56ème. Ces récits sont précieux car ils permettent de comprendre quels sont ces combattants et d'où viennent-ils, qui vont combattre, une semaine plus tard, sur l'Ourcq.


 

Ce dessin résume l'esprit de notre vaste commémoration. Les ennemis d'hier, qui ont découvert durant les quatre années de la Grande Guerre, que l'ennemi était, lui aussi, un homme courageux et digne de respect, ne se combattent plus. C'est ce respect mutuel qui conduira quelques décennies plus tard, à la naissance de notre Europe fraternelle, dont le sigle est sur le sac du marcheur.

Les 32 journées de promenades gratuites avec exposés, s'adressent à un public, très large de 7 à 77 ans et un enfant peut suivre facilement l'itinéraire que le fantôme du "Piou-Piou" de 1914 montre de la pointe de sa baïonnette. Le pique-nique est dans le sac, qui lui même est à terre, car il est transporté dans le car et non sur le dos du grand-père.

 

Les ombres du passé ont la même taille car nous traiterons de la même manière et avec le même respect, le souvenir des combattants allemands, britanniques et français qui sont tombés, pour leur pays, en août et septembre 1914.


La surprise du 5 septembre 1914, pourquoi ??? …

Le Commandant Michel commente les moyens d'investigation mis en œuvre, au profit de la 55ème D.R., pour éclairer les mouvements du 5 septembre 1914, en direction de Monthyon.

"Or, que s'est-il passé le 5 au matin ?

A l'échelon armée : exploration aérienne et terrestre à peu près nulle en direction de l'est vers l'Ourcq et sur la Marne. Un seul avion envoyé sur la Marne est abattu à Varreddes; quelques reconnaissances de cavalerie, axées sur de bonnes directions : Lizy-sur-Ourcq, Mareuil-sur-Ourcq, mais d'effectif trop faible, de fréquences insuffisantes et d'efficacité incertaine; une unité de cavalerie : la brigade Gillet, maintenue en réserve près de la Marne dans la région de Mesnil-Amelot sans utilité, au lieu de partir en exploration en direction de l'Ourcq en vue d'y accrocher l'aile droite allemande, estimée assez faible d'ailleurs, et de la fixer.

A l'échelon groupe de divisions de réserve : aucune recherche particulière de renseignement. Cet échelon ne comportait d'ailleurs pas de moyens appropriés.

A l'échelon division, le général Leguay ne disposait pas d'aviation, mais par contre il possédait un groupe de deux escadrons de dragons. Ses moyens étaient donc limités. Par ailleurs, notons que les ordres reçus du Commandement faisaient bien allusion à l'éventualité d'une offensive ultérieure vers l'est mais ne contenaient aucune indication sur l'ennemi. Aussi est-il normal que les ordres donnés aux subordonnés ne reflètent aucune indication sur les possibilités de l'adversaire. Dans ces conditions, les exécutants estiment qu'aucun danger ne les menace et qu'en somme, le 5, il s'agit simplement d'effectuer une contre-marche. Aussi à l'avant-garde, on se borne à prendre les mesures de sécurité strictement indispensables :

La cavalerie divisionnaire est bien attribuée en totalité au général de Mainbray, dont la brigade suit l'itinéraire nord mais aucune mission précise ne lui est donnée par le général de division. Le général commandant la 110e brigade, qui n'est pas au courant de l'objet de la marche du 5, croit que le danger allemand est toujours vers le nord-est, comme les jours précédents, aussi expédie-t-il en majorité sa cavalerie au nord des bois de Tillières.

Une reconnaissance d'officier est bien envoyée sur l'Ourcq, conformément à l'ordre de l'armée, mais nous ignorons actuellement le résultat de son activité et en somme le seul organe de renseignement agissant au profit immédiat de la 55e D. R. est ce maigre peloton de dragons dont la disparition au delà de Vinantes a pour seul résultat d'arrêter la 110e brigade dans la plaine d'Iverny, en attendant que la situation soit éclaircie vers Monthyon. Nous avons vu de quelle manière s'était produite la surprise dans ces conditions.

Comment le général commandant la 55e D. R. a-t-il fait face à cette situation ?

Averti par le canon que son avant-garde s'était heurtée à l'ennemi, il a fait alerter la 109e brigade vers 14 heures, confirmant ainsi l'initiative qu'avait déjà prise le général Arrivet, à 13 h. 30, de la cote 117. Il se trouvait ainsi prêt à intervenir, pour ressaisir l'initiative. Mais pour pouvoir agir en connaissance de cause, il était nécessaire qu'il soit renseigné au plus tôt sur la nature et les intentions des forces adverses rencontrées. S'agissait-il de simples reconnaissances d'éléments de cavalerie, ou d'avant-gardes d'une grande unité ?

Une reconnaissance aérienne aurait pu préciser ces données, mais nous savons que l'instrument n'était pas entre ses mains. Posté, d'autre part, à près de 8 kilomètres des lignes, il ne pouvait observer par lui-même l'importance de l'engagement. Par ailleurs, ce n'est qu'entre 15 et 16 heures que les premiers renseignements, très sommaires d'ailleurs, sur la rencontre, lui parviennent du général de Mainbray et du général Ditte. ………….

Situation de la 55ème D.R., le 5 septembre 1914, entre 10 et 11 heures.

……. Portons-nous maintenant dans le camp ennemi. Nous savons la mission du IVe C. R. allemand :

Couvrir le flanc droit de la 1re armée au nord de la Marne. Mission impliquant également une active recherche de renseignement puisqu'il s'agit de surveiller le secteur nord-est du camp retranché de Paris d'où peut surgir un danger.

Le général von Gronau, dépourvu d'aviation, dispose comme organe de reconnaissance de la 4e D. C. et des escadrons divisionnaires des 7e et 22e D. R.

Nous avons déjà noté la précarité des renseignements recueillis par la 4e D.C. pour sonder le mystère des rassemblements français observés vers Dammartin; la carence des organes divisionnaires pour déceler la proximité des forces françaises vers Monthyon et Penchard en particulier.

Mais le général von Gronau a du caractère. La doctrine allemande lui a enseigné également " qu'un chef qui cède à la tentation d'attendre, pour agir, l'arrivée de renseignements plus précis court en effet le risque de voir son adversaire déchirer le voile par des actes décisifs ".

Aussi décide-t-il vers 11 heures, en présence du renseignement laconique du mouvement d'éléments français vers Montgé, de faire rechercher par la force le complément d'information. En déployant progressivement tout son corps d'armée, il va contraindre le général Maunoury à révéler prématurément son jeu.

De Monthyon, observatoire magnifique, il dirige avec décision le combat de reconnaissance et complète ses informations en engageant sur le mystérieux bois de Tillières le gros de la 7e D. R. Puis, vers 17 heures, en présence de renseignements venus de la 4e D. C. laissant prévoir un mouvement débordant ennemi par la droite de son dispositif d'attaque (au nord de Saint-Soupplets), il décide le repli de ses forces sur la Thérouanne.

Ainsi, si " obscures et incomplètes " que soient les données recueillies sur l'ennemi, il sait prendre " à leur heure " les décisions que comporte la conduite de sa grande unité et, par son activité, il rend à l'armée allemande un service inestimable.

La totalité du texte se trouve sur notre site Internet, http://90marne.free.fr/, dans le menu des batailles dans la bataille, sous la rubrique LA BATAILLE DE MONTHYON VUE PAR LE COMMANDANT RENE MICHEL


2004 - 90ème ANNIVERSAIRE DE LA 1ère BATAILLE DE LA MARNE


NOTRE PETIT BULLETIN DE PREPARATION - "LA FEUILLE"


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