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2004 - 90ème Anniversaire de la 1ère Bataille de la Marne |
COMITÉ DE SOUTIEN ET DE PATRONAGE
LA RÉPARTITION DES 32 JOURNÉES COMMÉMORATIVES SUR JUILLET ET AOÛT 2004
QUI A PRÉPARÉ LES 32 JOURNÉES ? LES SIX ZONES DE PRÉPARATION HISTORIQUE
LA CHRONOLOGIE DES ÉVÉNEMENTS ET LES 32 JOURNÉES
LES DIFFÉRENTS CALENDRIERS DES MANIFESTATIONS DE 2004
NOTRE PETIT BULLETIN DE PRÉPARATION - "LA FEUILLE"
La 1ère Bataille de la Marne, du début septembre 1914, est décrite comme un miracle, car depuis le début des combats, à la mi-août 1914, les Alliés essuient des échecs, les Allemands progressent sur l'ensemble du front et sont en train d'envelopper les Alliés par un énorme mouvement tournant qui passe par la Belgique et le nord de la France. Les Alliés retraitent en livrant des combats d'arrière-garde, vont-ils devoir retraiter jusqu'à la Seine ? Le Gouvernement quitte Paris. Mais Joffre utilisant, l'excellente infrastructure ferroviaire déplace des troupes depuis la Lorraine vers le nord de Paris, vont-elles pouvoir déborder, par surprise, l'armée allemande la plus à l'ouest (la 1ère) ? Les Allemands depuis deux semaines ne connaissent que des succès, vont-ils commettre des imprudences ? C'est cette bataille que notre site Internet présente, il décrit l'immense champ de bataille depuis le nord de Paris jusqu'à Verdun avec les combats de l'ensemble du front. Nous raconterons et commémorerons cette bataille été 2004.
Ce que disent les Allemands
Très tôt, dès septembre 1914, les Allemands se sont interrogés afin de trouver une explication à cette victoire probable qui tourne en retraite pénible et démoralisante. Plusieurs pistes, de causes possibles, ont été envisagées :
Von Kluck, qui commande la 1ère armée n'aurait pas exécuté l'ordre de von Moltke du 2 septembre lui prescrivant de suivre la 2e armée en échelon pour couvrir, face à Paris, le flanc allemand. Il n'aurait pas obéi immédiatement, le 5 septembre, au nouvel ordre de von Moltke lui prescrivant de disposer son armée entre l'Oise et la Marne. Il se serait laissé surprendre, au nord de Meaux, par la 6ème armée française du général Maunoury, ce qui l'aurait contraint à rappeler toutes ses forces au nord de la Marne et par suite, ouvrant une brèche entre son armée et la 2ème, celle de von Bülow. Brèche dans laquelle, l'aile droite de l'armée anglaise et l'aile gauche de la 5e armée française vont pouvoir pénétrer.
A von Bülow on reproche d'avoir battu en retraite, le 9 septembre, sur la base de deux hypothèses inexactes et non vérifiées, à savoir : que la situation de la 1re armée, à l'ouest de l'Ourcq, était intenable (alors qu'elle va être victorieuse), et que la situation de sa propre aile droite, à l'est de Montmirail, était désespérée (ce qui était excessif); on lui reproche aussi de ne pas avoir tenu compte également des succès de son aile gauche à Fère-Champenoise.
A von Hentsch, envoyé en mission, le 8 septembre, par von Moltke, auprès des armées d'aile droite, pour se renseigner sur leur situation et pour coordonner éventuellement leur repli, on reproche d'une part de ne pas avoir rempli complètement sa mission en n'invitant pas von Bülow à continuer à résister, d'autre part d'avoir outrepassé ses droits en ordonnant à la 1re armée de se joindre au repli de von Bülow.
Au général von Moltke et à ses auxiliaires immédiats on reproche l'abandon du plan de Schlieffen, qui, s'il avait été observé - par une répartition des effectifs favorisant les trois armées de l'ouest (1ère, 2ème et 3ème) - aurait assuré, sur la Marne, la victoire des armées allemandes. D'autre part les deux corps d'armée retirés sur la 2ème armée, afin de renforcer le front russe, ne feront-ils pas défaut à von Bülow le 8 septembre ?
On peut citer le lieutenant-colonel Wilhelm-Muller-Loebnitz, Archiviste en chef du Service des Archives du Reich, autrefois au Grand État-major : ".... toute une série d'hommes éprouvés ont été défaillants, en ce qu'une foule de fautes, de frictions et de négligences de commandement se sont produites en même temps, anéantissant et transformant en leur contraire les magnifiques performances de l'armée allemande, la totalité des succès qu'elle avait jusqu'alors remportés et la supériorité des bases stratégiques de notre plan d'opérations."
La progression allemande entre le 15 août et le 5 septembre 1914
Ce que disent les Alliés
Avant même le début des hostilités, quelques rares voix comme celle du général Lanrezac, avaient exprimé des réserves sur le plan XVII qui n'envisageait pas la possibilité d'un mouvement enveloppant, allemand, traversant la Belgique et des réserves sur la théorie de "l'offensive à outrance" devenue réglementaire depuis 1913.
Mais c'est surtout après les trois premières semaines de guerre que les Français, eux aussi, on voulu comprendre pourquoi, en si peu de temps ils se sont trouvés sur la défensive, en retraite sur tout le front, avec des pertes considérables après de nombreuses attaques infructueuses ? Pourquoi le Plan XVII, mis en œuvre avec la supériorité numérique locale, échoue ? La théorie "d'offensive à outrance" s'avère inefficace et terriblement coûteuse en vie (elle ne sera définitivement abandonnée qu'en 1917, après la désastreuse offensive Nivelle), quels sont les responsables de cette situation ?
Le commandant en chef, le Général Joffre, ne perd pas son sang froid, il analyse les causes des échecs, en tire des enseignements. Les informations sur l'ennemi ne laissent pas percevoir immédiatement l'ampleur du mouvement tournant. Que va décider Joffre ? Quel rôle va jouer le corps de cavalerie français envoyé en Belgique ? Devait-on demander à l'armée britannique, qui débarque, d'aller tenir le front sur le canal de Mons alors que la 5ème armée française va être repoussée, sur la Sambre, vers le sud, depuis Charleroi ? Quel sera le prix pour les Britanniques de la bataille du Cateau et les conséquences qu'en tire le Maréchal French ? Quelle va être l'importance de la bataille de Guise (que les Allemands appellent la bataille de Saint Quentin) dans le retard que prendra von Bülow sur von Kluck ? La 6ème armée que Joffre forme au nord de Paris va-t-elle être repérée par les Allemands ?
Toutes ces questions que se posent les Alliés et les Allemands, nous devons, nous aussi nous les poser si nous voulons comprendre l'incroyable retournement de situation qui se produit entre le 5 et le 10 septembre 1914.
En 1870, puis en 1940, la guerre de mouvement a permis aux Allemands de gagner rapidement la guerre. En août et début septembre 1914 la victoire allemande est possible sur le front occidental en quelques semaines, cette rapide victoire rendra possible l'écrasement ultérieur des armées russes. L'Europe dominée par les Empires centraux, en 1915, était devenue envisageable. Que seraient devenus la France et les Français dans ce contexte ? Nul ne le sait.
Ce que nous savons, par contre, c'est que le "miracle de la Marne" va détruire cet espoir de victoire rapide, le moral allemand va en être atteint, le doute est semé : ne risquent-ils pas de perdre la guerre menée sur deux fronts ? Il faudra de longues années de guerre de position, des larmes et du sang pour que la guerre de mouvement reprenne mais cette fois-ci, l'initiative aura changé de camp. C'est une 2ème Bataille de la Marne, dans un tout autre contexte, qui redonnera l'élan aux Alliés qui en quatre mois obtiendront l'armistice.
2004. Commémoration du 90ème anniversaire
Pour l'été 2004, nous préparons le 90ème anniversaire de la Première Bataille de la Marne. Cette commémoration s'appuie, comme en 1998, sur des exposés sur le terrain, des cérémonies et des expositions.
La grande différence avec l'opération de 1998 : commémoration du 80ème anniversaire de la Deuxième Bataille de la Marne, réside dans la taille du champ de bataille qui est beaucoup plus vaste, ce qui implique, une logistique et un calendrier adaptés.
La bataille concerne toute les régions, départements et villes du nord-est de la France, de Paris à Verdun, des Marais de Saint-Gond à la Belgique. La commémoration de 2004, prendra la forme d'un calendrier de commémorations locales avec leurs exposés sur le terrain, leurs cérémonies et des manifestations spécifiques (expositions, présentations cinématographiques, ...).
Ce calendrier s'efforce de respecter la chronologie des événements et évite que deux commémorations aient lieu simultanément. Ces marches et commémorations locales commencent le 1er juillet 2004.
Comme pour la commémoration du 80ème anniversaire de la 2ème Bataille de la Marne, en 1998, qui a connu un grand succès, la commémoration de 2004 repose sur le désir et la volonté des villes, des associations et des autorités locales de s'associer à l'hommage qui est rendu aux combattants de cette page de l'histoire de l'Europe et de l'histoire de leur région.
Nous sommes les dernières générations, pour qui la Grande Guerre nous est très proche, nos grands parents ou nos arrières grands parents ont vécu ces événements, nos régions ont profondément été bouleversées par ces combats qui ont changé le cours de l'Histoire et sauvé la France d'une possible défaite.