"La Feuille" du 90ème Anniversaire de la 1ère Bataille de la Marne


Automne 2003


" … Pour expliquer le mouvement au sud-est de von Kluck, négligeant Paris et marchant à la suite de l'armée britannique, on a mis en avant diverses explications. L'une des plus généralement admises est la suivante. En 1913 ou au commencement de 1914, notre état-major de l'armée eut connaissance, dit-on, d'un Kriegspiel du grand état-major allemand au cours duquel on avait étudié l'invasion de la France à travers la Belgique. Comme en août 1914, von Kluck y commandait l'armée de droite. A hauteur de Saint-Quentin, il prescrivit la marche sur Paris. Le chef d'état-major général von Moltke critiqua cette solution. Selon toutes les règles, il fallait d'abord détruire l'objectif stratégique, c'est-à-dire l'armée adverse, avant de s'attacher à un objectif géographique. Von Kluck rappelait inutilement le mot de Blücher en 1814 : " Non, il vaut mieux aller à Paris; quand on a Paris, on a la France ! " (Ce détail est emprunté à une note secrète de M. Bénazet sur la conduite de la guerre. Cf. V. Margueritte, p. 314.).

A la fin d'août 1914, la question se posa de même. L'entourage de Guillaume II se rallia, dit-on, à la thèse de Moltke et un ordre daté du 2 ou 3 septembre porta : " Les débris de l'armée française s'enfuient devant nous. Sitôt leur destruction achevée, les armées allemandes devront commencer l'investissement de Paris " (La Victoire de La Marne, Renaissance du 2 septembre 1916). On ne s'expliquerait pas, si ces faits étaient exacts; que dans la concentration primitive notre état-major de l'armée n'eût tenu aucun compte de l'invasion par la Belgique.

On a dit aussi, avec plus de vraisemblance, que le mouvement de la Ire armée au sud-est fut une conséquence de la bataille de Guise-Saint-Quentin. Von Kluck reconnut la nécessité de marcher en liaison plus étroite avec la IIe armée, en même temps qu'il jugea utile de s'attacher à la poursuite des troupes britanniques. Les effectifs allemands étaient insuffisants pour opérer en même temps une attaque brusquée sur Paris. Ces seules considérations expliquent amplement l'oblique de von Kluck au sud-est. "

Le calendrier des cérémonies dans les cimetières militaires

Vous trouverez joint le calendrier prévisionnel des cérémonies dans les cimetières militaires lors des marches commémoratives du 90ème anniversaire de la 1ère bataille de la Marne. Ce calendrier, de l'été 2004, n'est pas encore tout à fait définitif mais il donne une bonne idée des cérémonies prévues. Les points d'interrogation correspondent aux étapes où pour l'instant il n'y a pas de cérémonies prévues mais où une possibilité existe, Saint-Quentin, Tergnier, Dormans, Connantre, …

On peut noter, que certaines cérémonies sont dédiées au souvenir d'un seul soldat tombé en 1914, Briastre (Britannique), Hartennes (Allemand). Soldat solitaire de 1914, enterré parmi ses camarades de 1915, 16, 17 ou 18.

Les bonnes nouvelles mais aussi de légers retards

 

Commençons par les bonnes nouvelles, l'Armée de Terre malgré ses très nombreuses missions participera à certaines des cérémonies des journées de la commémoration.

L'I.N.I.G. L'équivalent de l'O.N.A.C. chez nos amis Belges a rejoint le Comité de Soutien et apportera son aide à la commémoration en particulier lors de la 1ère journée à Neufchâteau, Tintigny et Rossignol où nous évoquerons une des batailles de la Frontière (3ème D.I.C.) et la résistance de la Belgique à l'invasion.

Au printemps 2004 sera commémoré le centenaire de "l'Entente Cordiale" avec nos amis britanniques, puis en juin, viendra le 60ème anniversaire du débarquement des troupes alliées, dont les Britanniques et ensuite nous consacrerons sept journées sur les trente deux de la commémoration, en juillet et en août, pour rappeler la part considérable que la B.E.F. (British Expeditionary Force) a prise dans le "Miracle de la Marne".

Si vous regardez sur le site Internet de la Commémoration (http://perso.club-internet.fr/batmarn1/index.htm) vous verrez que les journées de promenade historique sont décomposées en une étape du matin et une étape de l'après-midi et les détails des exposés et de l'itinéraire sont déjà définis pour pratiquement toutes les journées, les conditions de participation sont précisées, gratuité et responsabilité, une fiche de pré-inscription existe afin de faciliter l'organisation.

Nous préparons des dossiers étapes qui seront disponibles sur Internet et sur le terrain en complément des exposés, afin d'offrir le maximum de confort didactique, les Offices de Tourisme des villes impliquées dans les marches sont à la disposition des marcheurs afin de faciliter leur hébergement, ………

Donc que de bonnes nouvelles, … pas tout à fait, nous avons demandé, aux départements concernés par nos marches du Souvenir, dès décembre 2002, de mettre un car en soutien logistique des marcheurs, si la plupart ont répondu très rapidement et favorablement d'autres sont favorables mais n'ont pas encore concrétisé leur soutien ce qui ralentit un peu l'organisation générale.

Les textes à lire ou à relire sur notre site Internet

 

Le livre de Charles Le Goffic, Les Marais de Saint Gond, est édité chez Plon en 1917. Le grand intérêt du livre réside dans le choix des documents sur lesquels il travaille. Déjà, à cette époque, trois années seulement après la bataille, des informations fantaisistes circulent. Charles Le Goffic fait un travail critique en comparant les nombreux documents qu'il compile.

 

"Un combat de rencontre : Monthyon" qui présente les combat de la 55ème D.R., le 5 et 6 septembre 1914, dans le contexte général de la bataille, très complet et précis. Ce livre écrit par le commandant René Michel est édité chez Berger-Levrault, très bien documenté, l'approche est rigoureuse et les cartes d'illustration, remarquables. Un bon exemple de "l'attaque à outrance" et de l'emploi de l'Infanterie en septembre 1914. Nous évoquerons les combats de cette division pendant trois journées de notre promenade de Tourisme de Mémoire, été 2004.

 

Un grand merci à toutes les personnes qui nous transmettent ces ouvrages anciens, difficiles à trouver, et que notre site Internet permet de faire découvrir aux plus grand nombre.

Qui a conçu le plan XVII ??

 

"…. Notons toutefois que ce mouvement de bascule ne s'opéra pas sans erreurs. Ainsi le 4e corps, enlevé à la 3e armée, passa à la 6e; le 15e corps, venu de la 2e armée, le remplaça à la 3e. Il eût été plus simple de laisser le 4e corps à la 3e armée et de porter le 15e à la 6e. De même le 21e corps fut d'abord destiné à la 3e armée et débarqua derrière sa gauche. Puis on le porta à la gauche de la 4e armée, ce qui l'obligea à une marche pénible et sans profit; cause de fatigues et de perte de temps.)."

"Ecoutons un autre son de cloche : " ...Il serait inexact de parler d'un " plan Joffre ". Ce n'est pas Joffre qui a fait un plan. Joffre n'avait pas de plan. Il est incapable d'en concevoir. En réalité, ce n'était pas Joffre qui était la tête au G. Q. G., mais bien le général Berthelot homme intelligent, malheureusement entouré de petits jeunes gens sans aucune expérience de la guerre et qui se sont imaginés que notre offensive dans le Luxembourg balaierait tout et serait décisive... " Le 19 août, à la veille de la bataille des frontières, ce général aurait répondu à M. Messimy que si les Allemands qui envahissaient la Belgique franchissaient en nombre la Meuse, ce serait tant mieux, car on les battrait plus facilement à l'est (Interview du général Lanrezac dans l'Oeuvre du 18 mai 1919.).

Le fait que le plan d'opérations adopté , par nous au début de la guerre n'était pas l'œuvre du général Joffre, mais bien de son entourage, paraît incontestable quand on se reporte à la déposition de l'intéressé devant la commission de Briey. Il a même formellement déclaré qu'il n'avait aucun souvenir de l'élaboration de ce plan, ni de ceux qui y avaient collaboré. Le général de Castelnau a également déposé qu'il ignorait ce plan et que le conseil supérieur de la guerre n'en avait pas été saisi. " Un plan d'opérations, a dit le général Joffre, c'est une idée qu'on a dans la tête, mais qu'on ne met pas sur du papier. " S'il en reste des traces, ce n'est pas lui qui les a rédigées. Il finit même par dire : " Vous me demandez un tas de choses sur lesquelles je ne puis vous répondre je ne sais rien! " (V. Margueritte, p. 344-346. Ce plan d'opérations est amorcé dans l'instruction générale du 8 août (n° I) (ibid., p. 359). Cf. le Rapport de M. Engerand sur la perte de Briey, p. 5.).

D'autre part il résulte de la déposition du général Berthelot que le plan de concentration, y compris les directives préliminaires, était inconnu des commandants d'armée, qui reçurent simplement connaissance de ce qui concernait leur unité. En revanche leurs propres chefs d'état-major: connaissaient l'ensemble de ce plan, pour la très simple raison qu'ils avaient participé à son élaboration (V. Margueritte, p. 346; Engerand, loc. cit.) . Cet aveu se passe de commentaires."


2004 - 90ème ANNIVERSAIRE DE LA 1ère BATAILLE DE LA MARNE


NOTRE PETIT BULLETIN DE PREPARATION - "LA FEUILLE"


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