"La Feuille" du 90ème Anniversaire de la 1ère Bataille de la Marne

 

Avril 2002

Lorsque le voyageur traverse l'Ourcq, du sud vers le nord, à l'ouest de Fère-en-Tardenois, il aperçoit la masse imposante de la Butte Chalmont et le monument national qui commémore la victoire de la 2ème bataille de la Marne.

Pourtant bien peu de ceux qui contemplent ce plateau du Tardenois savent que c'est au nord-ouest de la vallée de l'Ourcq, à quelques kilomètres seulement, que la retraite de la 1ère Armée Allemande (von Kluck), aurait pu être transformée en déroute le 10 et 11 septembre 1914. En effet, le 9 septembre, von Kluck engage dans la région de Nanteuil le Haudouin des forces considérables afin de repousser la VIème Armée, simultanément; il commence à désengager ses troupes situées le plus au sud-est. A la même date les Britanniques ont traversé la Marne à l'est de La Ferté-sous-Jouarre et tiennent solidement la rive nord; le 2e Corps de Cavalerie (Conneau) libère dans l'après-midi Château-Thierry et ne trouve sur la rive nord que quelques rares patrouilles de cavalerie allemande (Richthoffen et Marwitz), le terrain est libre. A la même date, ce qui reste d'opérationnel du 1er Corps de Cavalerie Sordet (qui vient d'être limogé) est regroupé dans la 5ème Division de Cavalerie Provisoire sous les ordres du général Cornulier-Lucinière. Elle a pour mission de désorganiser les arrières de von Kluck et de faire entendre le canon dans son dos. Le 9 vers midi, le commandant Joullié recevait l'ordre de désorganiser les convois et les mouvements de troupes signalés sur la route d'Oulchy-le-Château à Soissons. Il emmenait avec lui ses deux escadrons du 22e dragons, commandés par les capitaines de Salverte et de Tarragon, et la section de mitrailleuses du régiment du lieutenant de Marin, soit un effectif total de 243 cavaliers. Un monument commémore au sud d'Hartennes cet exploit des valeureux cavaliers de la 5ème D.C. qui ont jeté le désordre sur les arrières de la 1ère Armée Allemande.

L'énergie et la volonté du général Cornulier-Lucinière, mises en œuvre pour appliquer les directives du général Joffre, furent exemplaires. D'autres chefs vont se montrer moins entreprenants, beaucoup plus prudents et économes de leurs moyens. Malgré les demandes pressantes de Joffre et du général Franchet d'Esperey (Vème Armée) sous les ordres duquel le 2ème C.C. est placé, le général Conneau progressera très peu le 10 et le 11 septembre, laissant les routes vers Soissons ouvertes à von Kluck qui retraite sans grande difficulté en direction de la rive nord de l'Aisne.

Le futur général d'aviation Chambe, Lieutenant au 19ème Dragon pendant cette non-bataille de l'Ourcq a parfaitement décrit la situation dans son livre "Adieu Cavalerie"; reportez-vous à notre site Internet pour en savoir plus sur le point de vue du général Chambe.

L'histoire aurait pu réserver des surprises, si les cavaliers du commandant Jouillé, après leur mission de désorganisation sur les arrières allemands avaient progressé vers le sud : ils auraient rencontrés les cavaliers du 2ème C.C. ou ceux du général Allenby de l'armée britannique, cette jonction aurait, peut être, dynamisé et entraîné les milliers de cavaliers alliés qui attendaient au sud de l'Ourcq l'ordre de détruire les colonnes de von Kluck.

Pour la commémoration de 2004, les contacts actuels avec les autorités locales, confirment que nous allons décomposer la commémoration en marches de quelques jours autour de "pôles historiques", s'appuyant sur les municipalités de l'itinéraire, les historiens locaux, les Anciens Combattants et le Souvenir Français.

Un exemple de "pôle historique" peut être donné par le pôle : "VIème Armée, Armée Britannique face à la Ière Armée Allemande ", traitant les combats du 5 au 9 septembre 1914, dans le Multien, sur les Morins et sur la Marne. Cette marche avec exposés devrait durer 5 ou 6 jours pour donner une idée des différents combats, assurer les cérémonies et les visites des sites historiques.

Beaucoup d'autres "pôles historiques" sont en cours d'étude. Encore un exemple : l'évocation des combats du 29 juillet 1914 entre la Ière Armée Allemande et les troupes de la future VIème Armée, hâtivement lancées sur la Somme, les combats de cette Ière Armée von Kluck à la poursuite des Britanniques (après les combats de Cambrai et du Cateau), les combats sur Péronne, Saint-Quentin, Guise, puis Ham, Chauny, Tergnier, les combats de la Vème Armée (Lanrezac) face à la IIème Armée Allemande (von Bülow). Enfin l'espoir du Général Joffre de rétablir son front sur la ligne : la Somme, le Massif de Saint Gobain, le Chemin des Dames, les Monts de Champagne ….

Ce pôle s'appuiera sur des villes de deux départements, la Somme et l'Aisne. Là encore, l'importance des combats et leurs conséquences réclament 5 ou 6 jours de marche avec exposés.

Toutes les suggestions de pôles historiques et d'idées d'animations sont les bienvenues.


2004 - 90ème ANNIVERSAIRE DE LA 1ère BATAILLE DE LA MARNE


NOTRE PETIT BULLETIN DE PREPARATION - "LA FEUILLE"


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