CHAPITRE X - VERS L'EST - LA BATAILLE DE VlTRY-LE-FRANÇOIS-SERMAIZE - (6 et 7 septembre.)

La proclamation de Tschepe und Weidenbach, rapprochée de la décision de von Hausen, est un document capital. Elle nous avertit que nous entrons dans une nouvelle phase de la bataille.

 

Pourquoi la bataille glisse vers l'est. La progression inébranlable ordonnée par Moltke

 

"En effet, le dessin stratégique de cet immense drame militaire ne se limite plus, désormais, à la région du massif de Seine-et-Marne et aux terres basses qui l'entourent comme les marais de Saint-Gond. Il s'étend vers l'est par suite de la grave atteinte que Moltke vient de porter à son plan initial.

Au début, la manœuvre consistait à enserrer toute l'armée française dans les deux bras de la tenaille, la branche de l'ouest s'allongeant par la région de Paris et la branche de l'est se glissant par la trouée de Charmes. A cette manœuvre, trop simple et trop ambitieuse, les effectifs ont manqué. On y a donc renoncé à partir du 5 et on lui a substitué une manœuvre plus complexe, une manœuvre en deux temps : 1° briser le front français en fonçant sur lui soit au plateau de Sézanne, soit à la trouée de Mailly; 2° une fois cette coupure réalisée, rabattre, d'une part, les armées de gauche françaises sur Paris ou sur la Loire et rabattre, d'autre part, les armées de droite françaises sur la frontière suisse.

C'est le développement de cette deuxième partie de la manœuvre que nous avons à suivre maintenant sur le terrain. Nous allons la reprendre à ses origines, non sans faire observer, qu'à partir du 7, la première manœuvre ayant échoué à l'ouest, il ne reste plus d'autre espoir à l'état-major allemand que de réussir la seconde. Il a donc monté, avec un soin extrême, une offensive formidable dans cette région.

Trois armées doivent y concourir :

1° L'armée du due de Wurtemberg, entraînée vers von Hausen jusqu'à Vitry-le-François, mais dont l'objectif. lointain est Joinville et la véritable camarade d'offensive l'armée du kronprinz : ce n'est pas sur sa droite qu'elle doit peser, mais sur sa gauche. Il y a lieu de rappeler, ici, les termes si frappants de l'Instruction générale allemande du 5 septembre : " Les IVe et Ve armées, par une progression inébranlable, doivent ouvrir aux VIe et VIIe armées le chemin de la Haute-Moselle ";

2° L'armée du kronprinz, qui joue le rôle principal et doit s'en prendre au premier obstacle, Verdun, se glisser ensuite le long de l'Argonne et se précipiter enfin sur Gondrecourt-Neufchâteau pour aider les armées de Lorraine et des Vosges débouchant de la Haute-Moselle;

3° Le détachement von Strantz; le grand état-major allemand a combiné, dans le silence, un coup fourré : c'est l'arrivée soudaine, par le Rupt de Mad, du détachement venant de Metz et commandé par von Strantz : se glissant au nord de Toul, il viendra déboucher sur le Haut-Ornain par la trouée de Saint-Mihiel.

Voici donc un plan soigneusement conçu et préparé. Il présente même cet élément surprise, auquel les techniciens de l'art de la guerre attachent une si grande importance. N'est-ce pas du bon métier et un élève du vieux Moltke peut-il, en tant que kriegspiel, rien combiner de mieux ?

Cependant, la réalité ne se soumet pas aux lois d'une science pédantesque. Le caprice de la fortune échappe aux règles du rudiment. Sur plusieurs points, la grandiose conception s'écroule au moment même où l'on en jette les bases. Première atteinte, et à elle seule dirimante : la trouée de Charmes n'a pas été forcée, Nancy tient toujours et le jour même qui se lève, 8 septembre, verra l'échec décisif des armées de Lorraine devant le Grand-Couronné. Cette admirable résistance des Français libère, en outre, plusieurs corps d'armée dont Joffre dispose avec une agilité singulière pour tamponner, non seulement les accès de Paris, mais les deux trouées que menacent, maintenant, les armées allemandes :

la trouée de Mailly et la trouée de Bar-le-Duc.

D'autre part, Verdun n'a pas cédé et Verdun est, selon une image que nous avons déjà employée, une dent singulièrement douloureuse dans la chair allemande. Le kronprinz prétend l'enlever en un tournemain. Mais Sarrail la défend avec une armée qui ne perd pas un instant ses contacts avec la place ; et une heure viendra où le kronprinz n'ayant pas déraciné Verdun, c'est Verdun qui le déracinera et le forcera à reculer.

Par la nécessité de mettre, d'abord, en pleine lumière la lutte pour le massif de Seine-et-Marne, nous avons volontairement laissé dans l'ombre les batailles de l'est. Mais voici que nous constatons que les Allemands, battus à l'ouest, n'ont plus d'autre espoir que de vaincre, précisément, à l'est : le poids le plus lourd a donc glissé de ce côté et le formidable engagement a rejoint ceux de la trouée de Charmes et du Grand-Couronné. Les instructions qui ordonnent la " progression inébranlable " sont arrivées dans les états-majors, le 5 au matin. A la même heure, quand von Kluck, von Bülow et von Hausen, masquant Paris, marchent sur la Seine, quand le duc de Wurtemberg et le kronprinz, masquant Verdun, marchent sur la Haute-Moselle, tout le mouvement est déclenché simultanément.

Mais, à cette même heure, les armées de l'est se trouvent distendues vers l'ouest et alourdies quand elles ont précisément à frapper le coup décisif : toute la bataille allemande se trouve handicapée par la faute colossale de von Kluck. Malgré tout, le duc de Wurtemberg, uni au kronprinz, se considère comme en mesure de répondre à l'appel du haut commandement, et il continue à penser que la gauche réparera ce que la droite a compromis.

Voyons donc ce qui s'est passé le 6 et le 7, dans ces deux armées dont l'offensive, si soigneusement montée, s'est heurtée, entre Marne et Argonne, à la contre-offensive de Langle de Cary et de Sarrail."

 

L'armée de Langle de Cary dans la bataille de Vitry-Sermaize, le 6 et le 7 septembre. Le rôle du 2e corps.

 

"Le nœud qui attache la bataille de l'ouest à la bataille de l'est est à Vitry-le-François. La 9e armée, qui lutte péniblement, compte sur les " forces réservées " de la 4e armée pour protéger sa droite en péril à la trouée de Mailly. Tout ce qu'il a de forces disponibles, de Langle de Cary les jette entre Vitry-le-François et Sompuis. C'est le 17e corps qui, nous l'avons dit, a tenu le coup, le 6, à Huiron et à Châtel-Raould; en cédant un peu de terrain, le 7, entre les deux Perthes, il a pu attendre l'arrivée du 21e corps qui va permettre de monter l'offensive pour le 8 au matin. Nous avons vu le 12e corps (général Roques) s'engager, lui aussi, autour de Huiron et Courdemanges et venir en aide, non seulement au 17e corps, mais à la division de cavalerie du général de l'Espèe.

A la fin de la retraite, le 12e corps, dont une partie très fatiguée avait été transportée par voie ferrée, avait été distribué en trois groupements sur une profondeur de 25 kilomètres le long de la ligne du chemin de fer. Le premier groupement était à Châtel-Raould et Frignicourt, par conséquent à cheval sur la Marne, sous les ordres du général Descoings. Le deuxième groupement, comprenant le gros des troupes qui avait fait mouvement, le 5 au soir, par voie de terre, avait cantonné dans la région de Brandonvillers, Margerie-Hancourt, sur la rive gauche; il était sous les ordres du général Masnou. Et le troisième groupement, sous les ordres du général Dubois, ayant fait mouvement par voie ferrée, était venu cantonner dans la région de Lesmont, sur la rive nord de l'Aube.

Dans la journée du 6, le corps s'était arrêté et reporté vers le nord et par les combats livrés autour de Courdemanges et Huiron, l'élan de l'offensive allemande avait été brisé. Le 7, à 11 heures, Courdemanges était repris. Dans l'après-midi, le général Descoings a remarqué, comme ses voisins, Guillaumat et Alby, qu'un mouvement de retraite de l'ennemi se produit qui découvre Courdemanges, Blacy, Frignicourt. Les batteries ennemies semblent avoir le dessous et changent leurs positions. Tous ces faits, observés du camp français, sont confirmés par la lecture des documents allemands. A 14 h. 30, le général Descoings a signalé que la situation est bonne. Nous avons dit les emplacements du 12e corps autour de Huiron-Courdemanges pour la nuit du 7 au 8. On est autorisé à penser que les événements vont prendre une face nouvelle dans la journée du 8, car le 21e corps est arrivé.

Mais, au corps colonial, combattant devant le gros de l'armée du duc de Wurtemberg, les choses ne se présentent pas tout à fait de la même façon. Ici, comme devant la 9e armée, le ciel se dégage à l'ouest tandis qu'il s'assombrit à l'est. Le corps colonial (général Lefebvre, quartier général à Saint-Rémy-en-Bouzemont) avait, le 5 au soir, sa liaison avec le 12e corps sur la rive gauche de la Marne, à Blaize-sous-Arzillières. Il occupait, à ce moment, par sa 2e division (général Leblois), une ligne Blaise-sous-Arzillières, sur la rive gauche, Frignicourt sur la rive droite et Villotte; cette division était donc à cheval sur la voie ferrée et sur la Marne. Quant à la 3e division (général Leblond), elle tenait le nord du canal ; la 5e brigade (général Goullet), occupait une ligne Villotte exclu-fermes de Tournay, les gros étant entre Écriennes et Goncourt. Il suffit de jeter un coup d'œil sur la carte pour s'apercevoir que le corps colonial est dans une encoignure des plus difficiles, serré entre la voie ferrée, le canal et la rivière. S'il perd pied et s'il se laisse pousser sur la route de Saint-Dizier, les liaisons intérieures de l'armée de Langle de Cary peuvent être gravement compromises.

Le 5 à 16 heures, le corps colonial a reçu avis que l'ordre d'opérations n° 40, prescrivant la continuation de la retraite, était annulé; et, aussitôt, arrive l'ordre d'opérations n° 41 portant de résister à l'ennemi et de lui disputer les débouchés au sud du canal de la Marne au Rhin.

D'autre part, l'armée du duc de Wurtemberg se conforme à l'Instruction générale de Moltke lui prescrivant de s'ouvrir le chemin coûte que coûte, vers le sud, c'est-à-dire vers Vassy.

Il est à remarquer que, sur ce point, la ligne occupée par les deux armées qui se font face. forme un coude ou, plus exactement, une poche, de telle sorte que les corps allemands, rien qu'en se portant en avant, se serrent et se consolident mutuellement, tandis que les corps français ont une tendance à se disperser et à se disjoindre.

Dès la pointe du jour, le 6, les Allemands attaquent sur tout le front. Les deux offensives vont donc s'enferrer, ici encore. Tandis que le VIIIe corps de réserve (général von Egloffstein) se développait autour de Vitry-le-François et avait affaire, comme nous l'avons dit, au 12e corps français, le XVIIIe le corps allemand (général von Schenck) avançait de front vers la ligne Étrepy-Pargny-Sermaize; le 116e et le 87e à Pargny, le 88e à Hailtz-le-Maurupt, le 8le à Etrepy le 115e à Sermaize; le 118e formait, à Revigny, la liaison avec l'armée du kronprinz. La 2le brigade d'artillerie tirait d'Étrepy-Heiltz, le 61e d'artillerie de Villers-le-Sec (BIRCHER p. 212.). Étrepy tombe. Les Allemands attaquent entre Brusson et Frignicourt. Ils franchissent la voie ferrée près de Marolles et pénètrent dans Luxémont et Villotte. L'artillerie du corps colonial, installée au sud du canal, les laisse sortir du bois, puis les prend sous son feu et les force à se replier. " Trois fois; les masses enne mies essayent de déboucher, trois fois elles sont fauchées (La 3e division coloniale dans la Grande Guerre, par le général PUYPEROUX p. 21.). " La 5e brigade (général Goullet) est un peu isolée en raison de cette forme du terrain qui l'éloigne du 2e corps; elle reçoit peu d'appui de ce côté. Cependant, elle réattaque sur Villotte et réussit dans la matinée à progresser. Au milieu de la journée, la 5e brigade est violemment prise à partie sur Vauclerc. " Un combat terrible et disproportionné s'engage. Les Allemands cherchent à percer notre centre, en profitant des couverts que leur offrent les abords du canal. " Deux bataillons envoyés en renfort entre la ferme Tournay et Vauclerc permettent à la 5e brigade de s'accrocher au terrain tout l'après-midi. A la fin de la journée du 6, c'est au prix de pertes importantes qu'elle réussit à se maintenir au nord du canal, à Écriennes et à la cote 122. Mais sa situation est des plus critiques. Un nouveau progrès de l'ennemi et elle est jetée dans la rivière.

Le général Lefebvre, commandant le corps colonial, décide, dans la soirée, de relever la 5e brigade par le groupement Guérin entre Vauclerc et le canal et par la brigade Lejaille du 2e corps vers Favresse. En même temps, pour dégager sa droite en danger, il demande au général de Langle de Cary de faire prononcer, par le 2e corps, une offensive vigoureuse au sud de Favresse et des fermes Tournay.

De Langle de Cary ordonne au corps colonial de se retrancher et de se faire tuer sur place, mais de ne plus perdre un pouce de terrain. Des tranchées sont organisées, en effet, dans la nuit du 6 au 7. Et, selon la volonté exprimée par le commandement, le corps se tient sans rompre d'une semelle.

Le combat se poursuit dans la journée du 7 septembre: la 2e division (général Leblois) lutte de Blaize-sous-Arzillières à Goncourt. Le groupement Guérin, avec trois groupes d'artillerie du corps, a remplacé la 5e brigade et tient le front Matignicourt-Goncourt-Thiéblemont-Farémont. D'ailleurs, le 2e corps se déploie sur la droite. La 3e division (général Leblond) et la 5e brigade (Goullet) sont installées en seconde ligne, prêtes à relever le combat si l'ennemi essaye de poursuivre s'a progression.

Mais celle-ci semble arrêtée. Les Rhénans du " margrave Karl " avaient d'abord avancé sur la route Brusson-Favresse et, après avoir franchi la voie ferrée, se portaient sur la ferme Nuisement et Thiéblemont-Farémont. Mais l'artillerie du corps colonial, installée, comme il vient d'être dit, à Matignicourt et cote 115, les fixe sur place. Le régiment allemand en est réduit, lui aussi, à se retrancher au nord de la ferme Nuisement. Mais, comme il n'a pas d'outils, il est obligé d'en emprunter au corps voisin.Ce détail suffit pour établir que la bataille a tourné de ce côté, dès le 7 après-midi, contrairement aux vues du haut commandement. Il pensait que son armée n'avait qu'à marcher droit au sud et il la voyait franchir allègrement les 80 kilomètres qui la séparent de la Haute-Moselle ; l'ennemi céderait le terrain presque sans combattre. Les troupes n'avaient même pas d'outils pour se fortifier : donc on ne prévoyait nullement qu'on pourrait être dans la nécessité de se tenir sur la défensive. Et voilà, qu'à peine déclenchée, l'offensive est arrêtée : on allègue la violence des attaques du corps colonial " renforcé de six bataillons du 12e corps ", on parle toujours des effets surprenants de l'artillerie française et des " tirs repérés " du camp de Mailly. En fait, dans les deux camps, une surprise se produit en sens différent de ce qui avait été prévu de part et d'autre. Les Allemands au lieu d'avancer s'arrêtent ; et les lourdes pertes qu'a subies le corps colonial, obligé de garder encore une attitude défensive, surprennent cette troupe d'élite. En somme, la journée du 7 se termine sur une hésitation réciproque. De l'ouest à l'est, la situation est, comme on dit, entre chien et loup.

Au 2e corps, plus à l'est, elle est plus mauvaise encore : c'est la nuit obscure. de ce côté, le duc de Wurtemberg avait pu croire, un instant, que la " progression inébranlable " était en bonne voie d'accomplissement.

Le 2e corps (général Gérard), très fatigué à la fin de la retraite, avait obtenu du général de Langle de Cary l'autorisation de reporter ses arrière-gardes au sud de l'Ornain, quand, le 5 au soir, l'ordre de suspendre la retraite lui parvint. Pour le 6, l'ordre n° 41 prescrit que l'armée fera tête à l'ennemi en vue de lui disputer les débouchés sud du canal de la Marne au Rhin. Le 2e corps doit opérer à l'est de la ligne générale Brusson-Arrigny inclus. Ses gros seront réunis avant 6 heures dans la région Thiéblemont-Farémont-Heitz-le-Hutier-Orconte. Il aura un détachement avec de l'artillerie à Sermaize (liaison avec le 5e corps d'armée).

En exécution de ces instructions, le général Gérard ne laisse à Sermaize que six compagnies du 120e et un groupe de canons de 75; les six autres compagnies sont un peu en arrière à Cheminon. Une brigade (brigade Lejaille) se porte immédiatement sur Thiéblemont-Farémont, Heiltz-1e-Hutier, avec des avant-gardes à Haussignémont, Favresse, et Tournay, à cheval sur la voie ferrée. L'artillerie est à Maurupt et le Montoy, de façon à commander la voie ferrée jusqu'à Sermaize. En outre de ces détachements, les emplacements du corps sont les suivants : la 3e division (général Cordonnier) tiendra le front Blesmes-Pargny-sur-Saulx exclu; la 4e division (général Rabier), moins la 7e brigade, Pargny-Maurupt, outre les six compagnies à Sermaize et les six compagnies à Cheminon; la 7e brigade et son artillerie à la disposition du général Gérard dans la région de Favresse-Haussignémont ; un régiment (272e) à Orconte et un régiment (328e) à Hauteville.

Le corps était, en somme, disposé en profondeur avec une aile très étendue et assez faible vers le point le plus délicat, à Sermaize. Mais la liaison était très forte avec le corps colonial. On reçoit, à 11 heures, la proclamation du général Joffre avec injonction de se faire tuer sur place et de ne plus perdre un pouce de terrain. Il est temps, car les Allemands procédant, de ce côté, à la " progression inébranlable " ont attaqué à 10 heures du matin. Et leur offensive, cette fois, a bien la face tournée vers le sud-est; elle agit en connexion avec l'armée du kronprinz. Aussi le premier objectif qu'elle se propose, c'est justement la partie faible de notre front, Sermaize.

Que l'on se rende bien compte qu'ici doit agir, dans la pensée du grand état-major allemand, l'élément " surprise ". Il compte bien frapper ici bon coup de massue et briser notre front pour rabattre sur la frontière suisse tout ce qui tentera de lui résister. Telle sera, dans sa pensée, l'issue ultime de la bataille de la Marne. Pour le commandement français, engagé depuis trois jours dans les durs combats du massif de Seine-et-Marne et des marais de Saint-Gond, il doit être difficile de lire, en ce qui concerne la nouvelle manœuvre de l'est, dans le jeu de l'adversaire.

Et, pourtant, voici qu'elle se découvre sur le terrain. De 10 heures à midi, l'offensive allemande sur l'Ornain est de plus eu plus violente. Ce sont les XVIIIe corps (von Schenck), le XVIIIe corps de réserve (von Steuben) et la 49e brigade de landwehr qui attaquent. A midi, les forces françaises placées en avant-gardes sur le cours de la rivière sont contraintes de l'abandonner; cependant, notre artillerie interdit l'accès du passage à l'ennemi.

C'était, nous le savons, l'heure critique au corps colonial. Il demande que le 2e corps l'appuie. Le général Gérard répond que la brigade Lejaille et trois groupes d'artillerie ayant été poussés sur le front Favresse-Haussignémont, la voie ferrée est dégagée de ce côté, et que, par conséquent, le bataillon. colonial qui occupe Domprémy se trouve libéré. Et il demande, à son tour, au corps colonial de jeter tout ce dont il peut disposer entre les brigades Goullet et Lejaille, c'est-à-dire entre Vauclerc et Favresse.

Voici que la manœuvre allemande se précise : à 17 h. 40, le 2e corps reçoit une note du 5e corps (armée Sarrail) faisant part que, très éprouvé par les attaques allemandes, dès 6 heures du matin, vers Laheycourt et Noyers, le 5e corps n'est plus en situation de contre-attaquer dans la direction de l'ouest. En un mot, la trouée de Revigny est en péril. L'est va-t-il succomber ? Or, tandis qu'on demande du secours à l'ouest, le corps colonial, de ce côté, ne cesse de demander que le 2e corps soutienne sa droite et coopère à l'action projetée, pour le lendemain 7, dans la direction de Favresse.

Dans l'après-midi du 6, le général Gérard a dû renoncer lui-même à l'offensive et, à 16 h. 40, il adresse à ses troupes l'ordre 24 : se retrancher, maintenir les positions, se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Le poste de commandement reste, malgré tout, à Orconte. La nuit se passe dans l'anxiété d'une situation que l'on sent d'autant plus périlleuse qu'il s'y mêle un élément d'incertitude : est-ce du nord-ouest ou est-ce du nord-est que vient le plus grand danger et de quel côté l'action est-elle la plus opportune ? Sous la pression convergente de l'ennemi, le front de la 4e armée commence à se distendre. Est-ce la fissure qui se prépare ?

Au cours de la nuit, exactement à une heure du matin, le général Gérard, impressionné par l'insistance du général Lefebvre, dont un appel nouveau lui est parvenu à 23 heures, fait connaître au général Rabier, chargé de la liaison avec la 3e armée vers l'est, que la situation du 2e corps est plus difficile vers l'ouest que vers l'est : il lui ordonne, en conséquence, de ne pas s'étendre au delà de Sermaize. La nuit est extrêmement agitée ; il y a toujours ce mystère de la manœuvre allemande que l'on suit sur le terrain, mais que l'on n'a pu percer complètement.

A 6 h. 30, le général de Langle de Cary arrive pour se rendre compte et régler la journée du 7 avec le général Gérard. Il fait connaître qu'une violente attaque allemande s'est prononcée sur Vitry-le-François, qu'elle a fait reculer le corps colonial. Il demande au 2e corps d'exécuter, avec le plus de forces possible, une attaque vers l'ouest pour dégager le corps colonial.

On répond à un appel si pressant : ordre est donné (7 heures) au général Lejaille, commandant la 7e brigade, de prendre immédiatement l'offensive, en direction de Vauclerc, Reims-la-Brûlée, c'est-à-dire an nord de la voie, ferrée. Et ordre est donné en même temps à la 3e division (général Cordonnier) d'empêcher à tout prix l'ennemi de passer au sud de la ligne Brusson-le-Buisson-Bignicourt-Étrepy; on se disposera entre Haussignémont et Thiéblemont en rassemblement articulé, de façon à appuyer éventuellement l'offensive de la 7e brigade. L'artillerie battra l'Ajot (ferme), Pargny, Étrepy et contre-battra l'artillerie allemande à Heitz-le-Maurupt et Villers-le-Sec. C'est encore le combat pour la voie ferrée. Or, l'ennemi l'a franchie sur plusieurs points.

L'attaque de la 7e brigade (91e et 147e régiments) s'est déclenchée à partir de 8 h. 45. A 11 heures, le général Lejaille fait connaître qu'elle progresse, quoique gênée par une artillerie lourde allemande qui doit se trouver entre Vitry-le-François et Marolles. Il est midi. A gauche, le corps colonial a plié et s'est retranché; à droite, le 5e corps a reculé et s'est retranché. On dirait que la fortune des armes hésite devant le 2e corps. C'est là, en effet, que la manœuvre ennemie s'est prononcée et, ayant à faire son principal effort entre l'ouest et l'est, a choisi l'est. Comment en être assuré, cependant, puisque la bataille fait rage des deux côtés ?

Le général Joffre, attentif vers la trouée de Revigny comme vers la trouée de Mailly, a avisé Sarrail le matin que Langle de Cary tenait Sermaize et avait l'ordre de ne pas l'abandonner. Or, à midi, le 2e corps reçoit un ordre de la 4e armée : il y est dit que le 2le corps vient d'arriver et qu'il prononcera, le lendemain 8, un effort décisif contre la droite ennemie, c'est-à-dire à l'ouest. Pour le succès de cette manœuvre, il est nécessaire de maintenir, à tout prix, l'intégrité du front. Dans ce but, le 2e corps, continuant à resserrer von dispositif sur sa gauche, appuiera de toutes ses forces le corps colonial, au besoin en contre-attaquant. Donc, c'est toujours de l'ouest que tout dépend. Au fond, le succès de la bataille vient de là en effet; mais si l'on crève sur l'est, à Sermaize ?

Car, tandis que l'on se préoccupe presque uniquement de l'ouest, des faits impressionnants frappent à la porte, vers l'est.

 

 

A 15 h. 30, l'attaque de la 7e brigade sur Vauclerc est en progrès, mais elle aurait besoin d'être appuyée par l'artillerie lourde du 12e corps battant l'artillerie lourde allemande installée sur le quai militaire de Vitry-le-François et de Marolles. Le front Domprémy-Maurupt-le-Montoy continue à tenir. En somme, la résistance française ne se laisse pas arracher à la voie ferrée. Il n'en est pas de même à l'est. Pargny-sur-Saulx est violemment attaqué. l'Ajot (ferme) est pris: les Allemands, il est vrai, ne peuvent en déboucher. Enfin, très violemment attaquée par le XVIIIe corps (von Schenck) à Sermaize, la 87e brigade a dû abandonner le village, occuper les hauteurs sud et combattre pied à pied près de la lisière du bois le Prieuré et le Bois-Brûlé.

Cependant l'ennemi a dû se retrancher sur le front Plichancourt-Brusson-le-Buisson-Bignicourt-Étrepy. En somme, il est toujours contenu à l'ouest, au nord de l'Ornain, sauf quelques avancées sur la voie ferrée. On finit, sans doute, par admettre que son attaque du côté de Vitry n'est qu'une manœuvre de pivot. Car, à 16 heures, la général de Langle de Cary, se conformant aux vues du général Joffre, fait dire : " Veillez à l'est. Maintenez votre détachement de Sermaize en vue de couvrir votre droite et assurez votre liaison avec la 3e armée. " Enfin, on a repéré le caractère et l'objectif de la " progression inébranlable ". Elle marche vers l'est.

Le général Gérard répond que, pour permettre le mouvement prescrit, il est indispensable que la3e armée (Sarrail) occupe, dès le 8 au matin, le massif Sermaize-Trois-Fontaines : car le 2e corps est très pressé à Sermaize. Cela veut dire que le 2e corps demande de l'appui au 5e corps et à l'armée Sarrail. Mais que pourra faire le 5e corps, en un mot, que pourra faire l'est si c'est lui qui est attaqué ?

On maintient les ordres à la 3e division de garder coûte que coûte le front Favresse-le Montoy. Et voilà qu'on apprend que l'offensive de la 7e brigade a été arrêtée sur le front Écriennes-Favresse, Mauvaise fin de journée !"

 

L'armée du duc de Wurtemberg le 6 et le 7 septembre. L'empereur rentre à Luxembourg.

 

"Il faut essayer de discerner comment, dans le camp allemand, c'est-à-dire à l'état-major du duc de Wurtemberg, on appréciait la situation, précisément le 7 au soir, après les deux premières journées de la " progression inébranlable ".

Rappelons, qu'à ce moment, on n'était pas des plus satisfaits à l'armée von Hausen, puisque ce général en était venu à donner, pour le 8, l'ordre d'attaquer l'artillerie française à la baïonnette. Rappelons encore, qu'au VIIIe corps (qui appartient à l'armée du duc de Wurtemberg) on n'était pas satisfait davantage, puisque le général von Tschepe und Weidenbach lance sa fameuse proclamation annonçant à ses troupes que la journée du 8 septembre doit être décisive.

Cependant, le commandant en chef de la IVe armée, duc de Wurtemberg, ne paraît pas partager ces sentiments plutôt pessimistes. Le but de sa manœuvre, conforme aux ordres qu'il a reçus, est de combattre face au sud-est et d'appuyer de ce côté l'offensive du kronprinz. Or, il n'a pas trop à se plaindre s'il considère les résultats obtenus par ses corps de gauche combattant pour cet objectif. Stegernann, écho du grand quartier général, dépeint en termes enthousiastes les succès du due de Wurtemberg. Il écrit :

 

" L'armée du duc de Wurtemberg avait avancé par une indomptable pression (c'est le mot même des instructions officielles) sur Vitry-Sermaize. Le 6 septembre, les Allemands se jetèrent sur l'ennemi qui s'était disposé à prendre lui-même l'offensive. La surprise fut terrible au 2e corps du général Gérard; il fut si violemment attaqué qu'il eut beaucoup de peine à se maintenir. Le corps colonial et le 12e corps (général Roques) furent ébranlés par le choc et ne purent exécuter l'offensive que Joffre avait attendue de la 4e armée. Le 7 septembre, les Rheinlander avaient pénétré dans Vitry-le-François et les Allemands avaient le dessus sur Gérard ; ils avaient traversé Heitz-le-Maurupt et, le soir du même jour, ils avaient assailli un point des plus importants, Sermaize. L'armée du duc Albert était en possession de la ligne de l'Ornain et de la ligne longeant le canal de la Marne au Rhin. Si l'on eût pu disposer de quelques divisions de cavalerie pour balayer la division du général de l'Espée, la grande bataille de la Marne aurait tourné en faveur des Allemands. "

 

On voit quelle est l'importance de cette bataille du centre. C'est l'espoir suprême, la suprême pensée.

Si ces espoirs avaient été réellement conçus dans les états-majors, il fallut bientôt en rabattre. En tout cas, les documents émanant directement des corps combattants sont loin d'être aussi optimistes. Voici, d'abord, un fait et une appréciation dont on reconnaîtra la portée décisive; ils nous sont transmis par l'exposé du général Baumgarten-Crusius :

 

" A midi, le 7 septembre, des officiers du grand quartier général étaient arrivés au quartier général de la IIIe armée et avaient fait part que S. M. l'empereur s'était arrêté à Suippes et qu'il avait l'intention de venir à Châlons pour remercier tout spécialement le général von Hausen pour les grands services et les succès de la IIIe armée, les jours précédents. On ajoutait que l'empereur projetait de coucher, le 7 septembre au soir, à Châlons pour se rendre, le 8 septembre, à la IIe armée. Or, l'officier d'état-major de la IIIe armée, envoyé sur cette nouvelle à S. M. l'empereur, fit un exposé de la situation de la IIIe armée et se permit de remarquer que, pour des raisons de sécurité, il ne semblait pas à conseiller de passer la nuit du 7 au 8 à Châlons. Là-dessus 8. M. l'empereur retourna à Luxembourg. "

 

Est-ce clair ? L'empereur n'était pas en sécurité, même à Châlons. On ne voulait à aucun prix de lui sur ce front. Or, si on eût eu le sentiment d'un succès de l'armée du duc de Wurtemberg, comment eût-on exprimé de telles craintes pour Châlons que précisément cette armée protégeait ? Il résulte de cet incident que déjà l'idée d'une retraite, au moins jusqu'à Châlons, germait dans la pensée de l'un des chefs qui combattaient sur les lieux. L'empereur ne se le fit pas dire deux fois et l'on n'entendit plus parler de lui, pas plus dans l'un que dans l'autre des états-majors.

Dans une note qui paraît exacte, le même écrivain militaire, mieux informé que quiconque, rend compte du jugement porté, même dans le camp allemand, sur les combats des deux quatrièmes armées, le 6 et le 7 septembre :

 

" L'armée du duc de Wurtemberg entra dans le combat, le 6 septembre, à gauche de la IIIe armée allemande pour progresser offensivement vers le sud au delà de l'Ornain, de Courdemanges à Revigny.

Devant elle, autour de la voie ferrée Sompuis-Courdemanges-Blesmes-Sermaize, se trouvait l'inébranlable 4e armée française... (mot qui, venu d'un adversaire, doit être recueilli à l'honneur du général de Langle de Cary et de ceux qu'il commandait). La résistance violente de l'ennemi contre l'attaque de la IVe armée portée sur tout son front et la marche en avant constatée à midi d'une division venant du sud à 12 kilomètres de Vitry (il s'agit probablement d'une division du 21e corps) commença à donner une autre opinion de l'ennemi. Cependant, on franchit l'Ornain sur tout le front. A l'aile gauche de la IVe armée, le VIe corps remporta, à Revigny et Villers-aux-Vents, de vifs succès (il s'agit des engagements contre l'armée Sarrail). La IVe armée continua l'attaque le 7 septembre. Toute la journée, une bataille violente régna sur tout son front. L'aile droite avança en combattant au delà du chemin de fer au sud-est de Vitry-le-François et repoussa les contre-attaques du corps colonial. L'aile gauche de la IVe armée pénétra à Pargny et Sermaize de l'autre côté du canal. "

 

La note diffère du tout au tout de celle de Stegemann.

Les nombreux carnets de route abandonnés par les soldats du duc de Wurtemberg ne laissent pas non plus l'impression que les succès remportés par la IVe armée aient été si remarqués des vainqueurs eux-mêmes. Voici l'un d'eux, parmi cent autres :

 

" Je demandai au commandant Schmidt (du 88e régiment : XVIIIe corps) pourquoi nous avions abandonné la ligne de chemin de fer. Schmidt me dit : " Tu as entendu dire que les Allemands se trouvaient avec Kluck, à 20 kilomètres de Paris. Mais, vois-tu, l'affaire est ratée et nous devons battre en retraite (le 7 septembre !). Si ça continue, nous n'aurons plus guère de monde, car nous subissons des pertes terribles. " Nous restions là sans ordre, attendant le moment d'être faits prisonniers... Quelques hommes commençaient à mettre leur mouchoir au haut du fusil pour montrer qu'ils voulaient se rendre. Mais les Français ne s'y fiaient guère et répondaient généralement par une balle qui atteignait son but. Tout le monde était démoralisé. "

 

Sont-ce bien là ces vainqueurs dont Stegemann vante les exploits ? Est-ce bien là cette armée qui va remporter la victoire?

La vérité paraît être la suivante : l'armée du duc de Wurtemberg a ordre d'exécuter le fameux grand dessein de la " progression inébranlable " substitué au non moins fameux programme de la " tenaille ". Mais, avant même d'être en ligne, elle est happée à gauche par la défaite de von Bülow ayant son contrecoup sur l'armée von Hausen. Avec l'armée von Hausen, son corps de droite, le VIIIe corps, est mis hors de combat, son VIIIe corps de réserve s'enterre dans les tranchées. Cependant, les deux corps de gauche commencent le mouvement pour la grande manœuvre : tandis que le XVIIIe corps de réserve (von Steuben) paraît n'avoir eu qu'un rôle bien effacé, le XVIIIe corps (von Schenck) s'empare de Sermaize, ce qui peut passer pour un succès. Aussi le chef de l'armée ne perd pas tout à fait confiance : il peut faire sonner ce succès local aux oreilles inquiètes du grand état-major. Il peut promettre encore et même espérer que ce succès n'est qu'un début et qu'on l'exploitera le lendemain.

Voilà pour les résultats tactiques. Mais, au point de vue stratégique, c'est-à-dire au point de vue de la grande manœuvre projetée par le haut commandement, où en est-on, bon Dieu? Il y a 80 kilomètres à franchir et, au prix de sacrifices inouïs, on n'en a même pas accompli quatre, on n'a même pas enlevé la voie ferrée, on n'a même pas atteint la ligne du canal donnée à l'armée comme l'objectif le plus limité !

Comptera-t-on, à droite, sur von Hausen ? Mais nous savons ce qu'il pense lui-même de la situation, il a déjà l'œil tourné vers Châlons pour y chercher la route de la retraite. Comptera-t-on, à gauche, sur l'armée du kronprinz ? Mais nous allons avoir à expliquer comment cette armée, selon les propres paroles de Baumgarten-Crusius, avait, le 7 au soir, " l'intention d'attendre tout d'abord l'avance de la IVe armée " ? Comptera-t-on, enfin, sur cette armée elle-même ? Mais nous venons de voir quelles sont ses dispositions après ces terribles épreuves : marches épuisantes, surprise de trouver l'offensive au lieu de la déroute ennemie, déception résultant du contraste entre la grandeur des promesses, les vanteries d'état-major et la dure réalité. Au dire d'un carnet de route, les soldats ne se gênaient pas pour crier à haute voix devant les officiers : " Oui ! vous avez chanté trop vite avec votre Paris ! Maintenant, ce sont les Français qui nous ont f... une raclée que nous n'oublierons Jamais ( Souvenirs de guerre d'un sous-officier allemand, publiés par L.-P. ALAUX p. 86. - Voir également, sur les combats de Sermaize, Maurupt et le Montoy, FRANKENBERG und LUDWIGSDORFF, Kampfund Sieg (Leipzig, 1916).)... "

Est-ce avec les jambes et le cœur de tels soldats que l'on peut entreprendre la grande randonnée de 80 kilomètres qui doit porter l'armée du duc de Wurtemberg et l'armée du kronprinz jusque sur la Haute-Moselle ? Croit-on toujours que les Français ne se défendront pas ? Ces deux journées du 6 et du 7 devant l'armée de Langle de Cary ont donné à l'armée du duc de Wurtemberg la même leçon qu'ont déjà reçue les armées von Kluck, von Bülow et von Hausen : ils se défendent en attaquant, les Français ! La victoire se propage d'ouest en est et le soleil blanchit l'horizon : les Allemands qui combattent à l'est commencent eux-mêmes à s'en apercevoir."

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