OPERATIONS BRITANNIQUES EN FRANCE ET BELGIQUE 1914

Ecrit par le Général de Brigade James E. Edmonds

Publié par Macmillan & Co, 1933

Traduit, en Français par Alexandre Nicolsky et François Mentré. Merci à tous deux

INTRODUCTION

LES ARMEES DES PUISSANCES ALLIEES OCCIDENTALES

GRANDE BRETAGNE

 

1871 l'année qui vit la proclamation de l'Empire Allemand à Versailles, témoigna aussi d'une nouvelle ère dans l'histoire de l'armée britannique. C'est alors que furent pris les premières dispositions pour remplacer la vieille armée du modèle de celle de la guerre d'Espagne par une force levée et organisée suivant des lignes modernes: le système de l'achat, selon lequel les officiers de cavalerie et d'infanterie achetaient leur charge dans chacun des rangs régimentaires, fut aboli; le service court fut adopté non pas tant avec l'idée d'attirer des recrues qu'avec celle de constituer une réserve. Les régiments d'infanterie, à l'exception de ceux qui étaient déjà constitué de plus d'un bataillon, furent regroupés en paires. Dix ans plus tard, en 1881, ce regroupement devint permanent. Les anciens numéros furent abolis et l'infanterie réorganisée en régiments à deux bataillons avec des dénominations territoriales sur une base territoriale. (On trouvera un excellent exposé du développement de l'armée dans l'ouvrage "The Army Book of the British Empire" (H.M. Stationery Office, 5s.) qui s'arrête malheureusement à l'année 1893).

 

La vieille milice, régulière et locale, demeura, comme toujours, sur une base territoriale. Elle tendait graduellement vers la fonction d'un dépôt de recrutement, qu'elle avait remplie depuis les guerres Napoléoniennes, mais sans le système du scrutin; car celui-ci avait été suspendu par un acte du Parlement.

 

A coté de la milice se trouvait la cavalerie des Volontaires, appelée originellement pour répondre à la menace d'une invasion française en 1794-95. Elle avait attiré une excellente classe de recrutement mais son entraînement était très limité à la fois en étendu et en durée.

 

A coté de la Milice et de la cavalerie des Volontaires se trouvaient les volontaires, principalement l'infanterie. Ils avaient été constitué en 1794-95. Mais en 1806-07 ils avaient été transformé en Milice Territoriale, recruté par scrutin sans capacité de substitution et soumis à la même discipline que la Milice. Après 1815 la Milice Territoriale s'éteignit rapidement. Mais en 1859 les Volontaires durent recréés sur la base originale de 1794-95.

 

Cependant, le meilleur d'une génération était nécessaire pour le système de l'armée nouvelle initiée en 1871 qui commençait à s'organiser et à se développer. Le Bataillon d'origine d'un régiment ne fut rien d'autre, pendant des années qu'un groupe de jeunes gens qui, en prenant de l'âge, furent désigné pour le service du bataillon en service extérieur. Ce n'est qu'aux Indes que l'on pouvait voir une réelle armée Britannique formée d'hommes entraînés.

 

En 1899-1902 la guerre en Afrique du Sud plaça les Forces Militaires Britanniques devant un test difficile en grandeur réelle. Jamais auparavant autant de troupes n'avaient été envoyées outre-mer. L'Armée régulière se trouva trop petite pour la tâche alors même que les réserves eurent été rappelées de telle façon que les moyens supplémentaires durent être improvisés. La Milice et la cavalerie Volontaires se portèrent volontaires unanimement. Les bataillons de Volontaires envoyèrent une succession de compagnies aux bataillons réguliers de leur régiments en Afrique du Sud et formèrent des unités spéciales de service actif. Enfin les Dominions et les Colonies d'outremer levèrent et envoyèrent des contingents dans l'enthousiasme. L'expérience acquise au cours de cette guerre par toutes les branches de l'État-Major se montra rapidement de premier ordre.

 

En février 1904 la fonction de Commandant en Chef fut abolie et un Conseil des Armées institué. Il donnait au Secrétaire d'État un conseil de six conseillers: quatre militaires professionnels, chacun à la tête d'un grand département, et deux civils connus comme le conseiller financier et le conseiller civil. Les responsabilités du Commandant en Chef en ce qui concernait l'inspection des troupes furent transférées à un Inspecteur Générales des Forces.

 

Vint ensuite la constitution d'un État-Major Général sur la base de principe qui furent établis lors d'une réunion du Conseil des Armées le 9 août 1905. Le Chef de l'État-Major Général fut autorisé à procéder à sa constitution le 11 novembre 1905. Les instructions pour son organisation furent promulguées par un Ordre de l'Armée spécial du 12 septembre 1906. Un tel corps était une innovation complète dans l'Armée Britannique. Le mot d'État-Major était connu depuis des générations mais ne signifiait rien d'autre à l'origine que le département du Commandant en Chef en comparaison avec celui du Secrétaire d'État à la Guerre. Cet État-Major toutefois n'était qu'un organisme administratif. Il n'y avait rien qui ressemblât à un État-Major auprès du Quartier Général en charge des responsabilités qui sont désormais associées avec ce nom. L'État-Major du Quartier Général au Horse Guards n'était pas non plus consulté sur les plans militaires et sur les opérations. Son affaire était de procurer les hommes entraînés réclamés par le Cabinet et pas de préconiser leur tâche ou leur emploi.

 

L'État Major Général vit le jour sous la direction de Monsieur( plus tard Lord) Haldane qui devint Secrétaire d'État à la Guerre en décembre 1905 et fut chargé de la réorganisation des forces terrestres non seulement du pays mais de l'Empire.

 

La nécessité d'une réforme était urgente car les Allemands ne cachaient pas leur intention d'entrer dans la compétition pour la domination du monde; ils n'opéraient pas seulement de vastes préparatifs militaires mais s'insinuaient calmement dans le contrôle des plus importantes entreprises financières et commerciales de leurs voisins. Ils avaient déjà établi un système élaboré d'espionnage et abusaient de l'hospitalité des États pacifiques en organisant également un système de sabotage c'est à dire de destruction, par des agents secrets introduits en temps de paix, d'importants moyens de communication comme les lignes télégraphiques, les centres de connexion de chemin de fer, les ponts etc.... (Les Reichsarchiv ont depuis donné l'assurance que ni dans les Marine Archiv ni dans les sections Militaires et de l'Espionnage on ne trouvait aucun document concernant le système de sabotage mentionné dans le texte. On peu douter que les arrangements détectés dans l'Empire était l'œuvre d'individus irresponsables. En tous cas aucun dégât ne fut commis dans le Royaume Uni car à la déclaration de la guerre toutes les personnes soupçonnées d'être des agents allemands furent arrêtés à l'exception d'un seul qui était absent d'Angleterre, en vacances.) Jusqu'à présent notre ancien et glorieux adversaire avait été la France mais ce nouvel ennemi se trouvait à l'est et non pas au sud et les yeux de ceux en charge de la défense du Royaume Uni étaient maintenant tournés vers la Mer du Nord et non pas de l'autre côté de la Manche.

 

Il y avait également la perspective que dans le but de remplir les obligations provenant de nos traités il fut nécessaire de débarquer une force sur le continent européen dans le but de protéger l'intégrité de la Belgique; et d'opérer en conjonction avec les armées françaises et belges dans le cas où une attaque allemande de la France aurait impliqué la violation de la neutralité belge. Jusqu'à présent la Grande Bretagne avait toujours dépendu d'une armée volontaire, nominale pour le service à l'étranger; mais les effectifs qui pouvaient ainsi être levé pouvaient ne pas sembler suffisant pour une guerre européenne sur une échelle moderne. Combiner un système de recrutement basé sur le volontariat avec une système obligatoire semblait infaisable dans un court laps de temps même dans le cas où le Parlement aurait été conduit à l'approuver. Le problème ainsi présenté à M. Haldane était de la réorganisation des forces existantes de manière à les conduire au plus haut point d'efficacité et de pourvoir à leur expansion rapide au moment voulu.

 

La première étape de la réorganisation de 1908 était la construction d'un État Major Général qui serait le cerveau de l'Armée. Une attention particulière fut portée à séparer son travail en tant que département chargé de la stratégie et de l'entraînement de celui de l'ancien État Major (Headquarters Staff) dont les responsabilités étaient purement administrative. L'instruction des officiers de toutes les branches de l'État Major fut délivrée par le Staff collège de Camberley, qui fut fortement agrandi et à l'Indian Staff College de Quetta dont la création récente était due à Lord Kitchener. Les officiers destinés à l'État Major Général, et aux départements de l'Adjudant Général et de l'Intendant Général de l'Armée furent choisis parmi les diplômés de ces écoles. En ce qui concerne l'instruction technique de l'État Major administratif des arrangements particuliers furent conclu avec la London School of Economics pour former des officiers sélectionnés, y compris des officiers diplômés des Staff College, dans des matières telles que l'administration des affaires et l'organisation des chemins de fer.

 

La difficulté initiale de fournir une réserve d'officiers était très grande. M. Haldane se tourna vers les universités pour compléter les collèges militaires de Sandhurst et de Woolwich en convertissant le corps des volontaires (Volunteer Corps) qui avait longtemps existé dans nos plus vieilles universités en un Corps d'entraînement des officiers. ( L'idée de transformer les volontaires de l'université en un Corps d'entraînement des officiers fut suggérée par Lord Lovat et par d'autres immédiatement après la conclusion de la guerre d'Afrique du Sud mais n'avait pas alors été retenu par les autorités.) Dans celles-ci, sous la direction de l'État Major Général et avec l'appui des autorités universitaires, une instruction militaires pratique fut données non seulement aux candidat de l'Armée mais à un grand nombre d'étudiant qui n'avaient pas l'intention de faire une carrière militaire. Les écoles qui possédaient un corps de volontaires furent invitées à les convertir en contingents du Corps d'Entraînement des Officiers; dans le même temps les universités et les écoles qui ne possédaient pas de tel corps furent encouragées à en créer et celles qui le firent eurent le privilège de nommer un certains nombre d'étudiants à une admission sans autre examen.

 

Dans l'armée régulière l'un des grand besoin des unités montées était la constitution d'une réserve de chevaux pour pallier les déficiences de la mobilisation. Celui-ci fut pris en compte en établissant un recensement de tous les chevaux du royaume et en obtenant la capacité réglementaire de réquisition de tous ceux qui étaient appropriés aux objectifs militaires.

 

L'artillerie était insuffisamment pourvu de colonnes de munitions pour tenir compte de l'accroissement de dépenses en munitions occasionné par l'introduction de tubes à tir rapide. La Milice d'Artillerie de Place fut transformée en une Réserve Spéciale destinée principalement à la formation de ces colonnes; trente trois Batteries Régulières qui avaient leur dotation complète de canons mais peu d'hommes furent utilisés pur les entraîner. Des soins attentionnés permirent d'accroître la réserve général d'artillerie. En 1912 le nombre de batteries qui pouvaient être mobilisées pour une guerre avait été augmenté de quarante et un à quatre-vingt un. L'artillerie de campagne fut progressivement organisée en brigade chacune de trois batteries et d'une colonne de munition.

 

Des mesures furent prises pour restaurer pour l'infanterie le système généralement dénommé d'après Lord Cadwell, qui voulait que pour chaque bataillon en service étranger au moins un fut maintenu en service national. L'équilibre en avait été rompu par suite de la guerre d'Afrique du Sud et de notre rapide expansion Impériale. En retirant certaines garnisons coloniales la proportion fut finalement rétablie à quatre-vingt quatre bataillons sur le sol national en comprenant neuf bataillons de la garde qui n'intervenaient pas dans le système Cadwell et soixante treize en service extérieur.

 

La réorganisation des services de l'Intendance opérée en 1888, qui s'était montrée si efficace en Afrique du Sud conduisit à n'opérer que des changements minimum dans son organisation pour tenir compte de l'introduction du transport motorisé. En 1900 le War Office avait désigné une Comité du Transport Mécanisé (Mechnical Transport Committee) et en 1911 deux plans étaient en opérations: (a) le Plan Provisoire des Subsistances qui autorisait la réquisition des véhicules civil pour un usage militaire et (b) le plan principal des subsistances grâce auquel les véhicules construits pour des propriétaires privées sur les spécifications du War Office devaient suffirent pour les besoins de l'Armée. Les deux plans furent utilisés pour fournir les véhicules nécessaires à la mobilisation en 1914. En 1912 le transport et la cavalerie furent réorganisés. Le voitures furent regroupées en compagnies du train en ne laissant en unités régimentaires que les unités de transport des premières lignes et de combat. Pour chaque division fut formé une colonne divisionnaire de camions motorisés dont la fonction était de conduire les vivres jusqu'au point où les sections d'intendance du trains pouvait refaire le plein et, si possible, emporter les malades et les blessés.

 

De nombreux et importants changements furent apportés à l'organisation, l'entraînement et l'administration des services médicaux de l'Armée. (On les trouvera décrit dans le détail dans "History of the Great War, Medical Services, General History," et ne seront énumérés ici que très brièvement.) Ils ne provenaient pas uniquement de l'expérience de la guerre en Afrique du Sud mais également des leçons de la guerre russo-japonaise de 1904-05 et de la révision de la convention de Genève de 1906 qui offrait une base nouvelle à l'organisation de l'aide volontaire. A la place des compagnies de brancardiers et des hôpitaux de campagne chaque division et chaque division de cavalerie fut munie d'ambulances de campagne indépendantes et un nouvel échelon - l'hôpital de transit - fut introduit pour permettre l'évacuation rapide des blessés; ceci devait être le point le plus important du nouveau système. Les transports motorisés, bien qu'ils aient été proposé dès 1908, ne furent introduit qu'à une petite échelle, juste suffisante pour les besoins e temps de paix. Le service de l'infirmerie de l'Armée fut établi sur des bases solides. Sous les auspices du Conseil Médical de l'Armée, dont d'éminents spécialistes civils furent membres, l'hygiène, les mesures de préventions, les vaccinations et la fourniture d'eau purifiée, reçurent une attention spéciale. Pour maintenir la relation entre les services médicaux et l'État Major Général des officiers du Corps Médical de la Royal Army furent nommés à des sections spéciales de la Direction des Opérations Militaires et de l'Entraînement. Les services médicaux des forces territoriales furent organisés de la même manière que ceux de l'armée régulière et des dispositions amples furent arrêtées pour permettre la formation en temps de guerre d'hôpitaux ainsi que l'organisation de l'aide volontaire.

 

Quant à la Milice elle fut renommée Réserve spéciale pour bien indiquer qu'elle avait bien fonctionné en fait de longue date comme un dépôt pour alimenter l'Armée régulière.

 

L'Armée Régulière, ou de première ligne, fut réorganisée en une Force Expéditionnaire comprenant six divisions de toutes armes et une division de cavalerie. Chacune des six divisions comprenait trois brigades d'infanterie, ou douze bataillons, avec des troupes montées divisionnaires, l'artillerie, le génie, les transmissions, l'intendance et le transport, et les ambulances de campagne. L'effectif de guerre total de chaque division fut porté à 18.000 hommes de tous rangs et spécialités, dont 12.000 d'infanterie, avec 24 mitrailleuses, 4.000 d'artillerie avec 76 bouches à feu (54 de 18 livres; 18 Howitzer de 4,5 pouces et 4 60 livres.) . La division de cavalerie comprenait quatre brigades de trois régiments chacune et les troupes divisionnaires de cavalerie, consistant en artillerie, génie, transmissions et unités médicales. ( la cinquième brigade fut laissée indépendante). L'effectif était de quelques 9.000 hommes de tous rangs et spécialités et 10.000 chevaux, avec 24 bouches à feu (de 13 livres) et 24 mitrailleuses. Bien que le noyau d'un État Major de corps d'armée fut constitué en temps de paix, à Aldershot, et que des corps d'armée avaient été constitués le temps de manœuvres, l'intention n'était pas initialement d'avoir aucun échelon intermédiaire entre l'État Major Général et les six divisions. La décision de former des corps d'armée - de manière à se conformer à l'organisation française - ne fut prise qu'immédiatement après la nomination formelle à la mobilisation du Field Marshal Sir John French comme Commandant en Chef. Il apparut alors que deux des trois État Majors de corps d'armée durent être improvisés; et même pour chacune des divisions quatre officiers d'État Major durent être trouvés car l'effectif de temps de paix ne prévoyait que deux des six prévus en temps de guerre. Néanmoins l'organisation de la Force Expéditionnaire fut un grand pas en avant dans la préparation de l'Armée pour la guerre.

 

La Milice à cheval (Yeomanry) devint la seconde ligne de cavalerie et fut réorganisée en quatorze brigades.

 

Les volontaires furent traités selon les principes du précédent de Castlereagh, qui les avait invités à se convertir en Milice locale ou à être dissoutes. De la même manière Monsieur Haldane les invita ou bien à se transformer en troupes territoriales ou a cesser d'exister. En outre Monsieur Haldane s'appuya sur la vieille politique de décentralisation et confia la levée et l'administration des forces territoriales aux lieutenances de comté, renommées Associations Territoriales, sous la présidence des Lords Lieutenant. La seule différence entre les dispositions des deux hommes d'état était que Castlereagh insistait sur, le service personnel obligatoire, soumis au tirage au sort, pour la milice locale alors que Monsieur Haldane ne pris pas les mêmes mesures pour les forces territoriales, ou plus exactement ne put pas les prendre dans le contexte alors différent du Parlement. Cette force dont les effectifs étaient de l'ordre de 300.000 hommes fut organisée exactement sur les mêmes lignes que l'Armée Régulière. Ses unités furent regroupées en quatorze divisions, commandées par des généraux majors de l'Armée Régulière avec de petits État Majors réguliers.

 

L'artillerie de garnison de la vieille milice fut remplacée par l'artillerie territoriale côtière. L'artillerie de campagne des divisions territoriales fut armée de canons de 15 livres convertis au tir rapide et de Howitzer de cinq pouces utilisés pendant la guerre d'Afrique du Sud, son artillerie lourde consistait en canons de 4,7 pouces. Par conséquent aucun de ses armements n'était moderne.

 

Donc voici ce qu'était la réorganisation de l'armée territoriale sur le papier. Malheureusement, avant 1914, la réserve spéciale et les troupes territoriales tombèrent si bas dans leurs effectifs que les États Majors en conçurent quelqu'angoisse. Cependant personne ne doutait qu'à l'approche du danger beaucoup d'ancien territoriaux rejoindraient leurs corps et cette confiance fut pleinement justifiée. Il n'était pas prévu que les territoriaux seraient prêts pour une intervention en campagne avant six mois après la mobilisation; mais ils auraient eu au moins quelqu'entraînement et leur organisation serait identique à celle de l'armée de première ligne et ils pourraient être utilisé au renforcement de l'Armée Régulière soit par unités soit par divisions complètes au fur et à mesure.

 

Il avait été dans les intentions de Monsieur Haldane de faire des associations de comtés l'intermédiaire pour l'expansion infinie des forces en cas de besoin. Les plans grossiers d'une telle expansion furent ébauchés car certaines de ces associations possédaient, en totalité ou en partie, la capacité de mettre ces plans en action. Mais le plan n'avait pas reçu d'approbation réglementaire et n'avait pas été développé dans les détails. Entre temps , les associations de comté justifièrent la confiance que Monsieur Haldane avait en elles et leur zèle et leurs capacités furent de la plus grande valeur pour le War Office et le pays.

 

Les premiers textes publiés après la guerre d'Afrique du Sud pour l'instruction de l'armée furent "combined training" en date de 1902 et écrit par le défunt colonel G.F.R. Henderson. Ce texte devint en 1905 la première partie des "Field Service Regulations - Part 1. (Operations)" alors que la deuxième partie (organisation et administration) fut publiée pour la première fois. Ces manuels traitaient du principe général de l'emploi de l'armée à la guerre.

 

L'entraînement individuel, c'est à dire l'entraînement physique comprenant la marche, le combat à la baïonnette, au tir, les transmissions, l'éclairage et plus généralement l'entraînement du soldat individuel dans ses devoirs et l'utilisation de ses armes était effectué pendant l'hiver. Ceci permettait l'entraînement au printemps par unités d'abord par escadrons, compagnies et batteries; ensuite celui des régiments de cavalerie, des bataillons d'infanterie et des brigades d'artillerie, ensuite des brigades d'infanterie et de cavalerie d'abord isolées puis en liaison avec les autres armes et enfin celui des divisions. Le tout culminant en exercices et manœuvres inter division.

 

La principale caractéristique de l'entraînement pour l'attaque et la contre attaque était la combinaison du feu et du mouvement. Le terrain était gagné en approchant l'ennemi par bond de portion de bataillon, compagnies ou sections sous la protection des feux restant et de l'artillerie. Par cette méthode une forte ligne de feu était constituée à quelques deux cents mètres de l'ennemi; lorsque la supériorité du feu était acquise un assaut était lancé. Une force attaquante était divisée en ligne de feu et supports, avec des réserves locales et l'avance était souvent faites en lignes parallèles en ordre allongé. Mais la forme était essentiellement élastique et adaptée au terrain avec les objectifs clairs de maintenir le contrôle en utilisant toutes les couvertures disponibles et en offrant à l'ennemi la cible la plus difficile. (La solidité du principe de la combinaison du feu et du mouvement fut abondamment vérifiée pendant la guerre; mais, au fur et à mesure que l'expérience fut acquise, on trouva qu'il n'y avait pas de rôle pour les supports prévus par les manuels d'avant la guerre; renforcer une ligne déjà stoppée par les pertes signifiait simplement l'augmentation de ces pertes sans gain correspondant. Il devint apparent que l'emploi propre des "réserves locales" était l'exploitation des succès locaux et le remplissage des intervalles dans une ligne d'attaque qui avait été arrêtée.)

 

La mobilisation était mise en pratique régulièrement. Chaque hiver certaines unités étaient montées à l'effectif de guerre de la manière prescrite; les réservistes et les chevaux nécessaires pour les compléter étant représentés par les hommes et les animaux d'autres unités. En 1910 l'une des deux divisions d'Aldershot fut mobilisée au frais de la seconde et en utilisant les volontaires de l'armée de réserve de première classe et fut ainsi disponible pour participer aux manœuvres à l'effectif de guerre. Non seulement les unités combattante mais aussi certaines branches spécifiques comme l'artillerie ou le service postal furent représentés aux manœuvres et elles furent utilisée dans des conditions proches de celles du service actif.

 

Toutes ces réformes furent promus dans les conditions désavantageuses qui ont toujours gênées l'Armée Britannique. Les recrues arrivaient au goutte à goutte pendant toute l'année. Les instructeurs entraînés étaient affectés aux forces auxiliaires et les contingents d'hommes entraînés quittaient constamment leur bataillon pendant l'automne et l'hiver pour les Indes. En outre, les commandants ne pouvaient jamais savoir si leur prochaine campagne ne se déroulerait pas dans les neiges de l'Himalaya, les marécages et les steppes de l'Afrique ou les déserts de l'Égypte. Une campagne en Europe n'entrait jamais dans leurs spéculations. Il était pratiquement impossible à l'État Major Général de se tenir informé dans le détail des possibles théâtres des opérations de guerre. Néanmoins les officiers britanniques, pour utiliser leur expression continuaient bien que confrontés à deux changements peu sympathiques aux plus anciens d'entre eux: la cavalerie était entraînée de plus en plus comme une infanterie montée et était armé du fusil qui remplaçait la carabine; et les bataillons d'infanterie réguliers étaient organisé en quatre compagnies au lieu de huit.

 

En tous points la Force Expéditionnaire de 1914 était incomparablement la mieux entraînée, la mieux organisée et la mieux équipée des armées britanniques qui partirent en guerre. (On se reportera pour l'ordre de bataille et l'organisation de la Force Expéditionnaire Britannique aux appendices 1 et 2.) A l'exception de la coopération entre aéroplanes et artillerie et de l'utilisation des mitrailleuses, son entraînement soutenait la comparaison en tous points avec celui des Allemands. (L'État Major Général Allemand le considérait en 1912 comme un "ebenbürtiger Gegner" un adversaire égal (Kuhl, "der deutsche Generalstab," P.87). Là où il était inférieur à nos ennemis c'était d'abord et surtout en nombre. Si bien que non méprisable il était toutefois négligeable en comparaison avec les armées continentales même pour les plus petits des états. (Ce qui suit, qui est traduit de L'Etat Major de l'Amirauté Allemande "der Krieg zur See 1914-1918: Nordsee," p.82 est tout à fait intéressant sous ce rapport:

"En aucun point le commandement suprême ne demanda à la Marine d'arrêter ou de retarder les transports britanniques. Au contraire, il ne semblait pas apprécier l'action de l'efficace (wertvoll) mais faible en nombre Corps Expéditionnaire. En tous cas, lorsqu'au début de la guerre le capitaine de frégate Heydel de la section opération fut détaché par l'Amirauté pour savoir si l'Armée insistait sur l'interruption du transport de troupe, le Chef d'État Major répondit personnellement que la Marine ne devait pas permettre que des opérations qu'elle aurait conduites par ailleurs puissent interférer sur ce point; il serait même avantageux si les armées de l'ouest pouvaient s'établir dans le même temps, les 160.000 anglais avec les français et les belges. Son point de vue était partagé par beaucoup pendant le commencement, favorable, de l'offensive à l'ouest. L'approvisionnement était particulièrement déficient en artillerie lourde et en obusiers, en munitions en explosif percutant (il n'y avait pas d'approvisionnement en explosif percutant pour les canons de campagne de 18 et de 13 livres; mais pour les canon de 60 livres et les obusiers de 4 pouces et demi une certaine proportion de l'apprivoisement de campagne était en explosif percutant: 30 pour-cent pour les premiers et un tiers pour les second (2 obus à shrapnell pour un obus à explosif percutant) ), en mortier de tranchées, grenades à main (il y avait une grenade à main de service mais c'était un modèle compliqué, avec un long manche, qui démontra son inaptitude à la guerre de tranchée, et à un coût de £ 1:1:3) et en matériel auxiliaire requis pour une guerre de siège et de tranchée. En outre aucune mesure n'avait été prise pour instruire l'armée dans la connaissance du théâtre probable des opérations ou de l'armée allemande, à l'exception d'un manuel de l'armée et des rapports annuels sur les manœuvres et les modifications militaires. Cependant la situation était exactement la même pour toutes les armées des États Alliés. L'étude de l'organisation militaire allemande et de ses méthodes était spécifiquement interdites dans les kriegspiel, les tournées d'États Majors et les enseignement de renseignements qui auraient fournies la meilleures opportunité pour une telle instruction.(L'ignorance de l'armée allemande fut un réel handicap pendant toute la première partie de la campagne. Les soldats britanniques imaginaient que chaque soldat allemand portait le casque à pointe, si bien que les chasseurs, qui portaient une sorte de shako, et les cavaliers en colback ou en coiffure de lanciers furent pris à tort pour des Français ou des Belges; les équipages de mitrailleuses qui transportaient leurs armes pendant l'action avec leur chevalet replié furent considérés comme des brancardiers avec leurs brancards et furent épargné par le feu.)

 

La dernière des préparation de Défense qui mérite une mention ici est la formation de la Réserve Nationale, initiée par l'entreprise privée en août 1910 avec l'approbation du Secrétaire d'État à la Guerre et le Conseil de l'Armée. Son objectif était d'enregistrer et d'organiser tous les officiers et soldats qui avaient servis dans les unités militaires ou navales de la couronnes en vue d'accroître la puissance militaire du pays dans le cas d'un danger national imminent. La Réserve nationale était divisée en deux catégories: ( on se reportera au "National Reserve Regulations " publiées dans l'ordre spécial de l'Armée du 7 mars 1913) l'un pour renforcer les unités existantes de l'Armée Régulière et l'autre pour parer aux vacances de la Force Territoriale pour renforcer les garnisons, garder les points vulnérables et remplir tous autres devoirs militaires nécessaires soit comme spécialistes soit comme combattants. En 1914 la Réserve Nationale comptait environ 350.000 hommes. Lors de la mobilisation beaucoup de ses membres rejoignirent le service militaire ou naval, ce qui restait forma le noyau du Corps Royal de Défense (Royal Defence Corps).

 

En ce qui concerne les autres forces militaires de l'Empire, une conférence des chefs de gouvernement des pays membre des Dominions fut organisée en 1907; alors l'opportunité fut saisit de transformer l'État Major Général en État Major Impérial . La Grande Bretagne s'offrit à former les officiers des Dominions d'Outremer dans les collèges d'État Majors et d'envoyer ses propre officiers d'état major servir sous l'autorité des gouvernements de Dominions. Il fut mis en avant qu'il devait y avoir dans toutes les forces de l'Empire uniformité d'armement et d'organisation. Les Dominions accueillirent chaleureusement ses propositions. L'État Major Général Impérial fut constitué et l'unité de l'organisation établie. Les Dominions se réservèrent le droit de décider de la participation de leurs forces dans le cas d'hostilités en dehors de leurs propres territoires.

 

En Indes la réorganisation moderne de l'Armée en neuf divisions, six brigades de cavalerie et un certain nombre de brigades indépendantes par Lord Kitchener en 1903 fut effectuée en vue de contrer la menace Russe et de rendre les Indes indépendantes de toute assistance d'outremer pendant 12 mois. En fait cette réorganisation ne fut jamais terminée à la suite des accords Anglo-Russes de 1907 et de l'état des finances indiennes. Le "comité sur l'armée en Indes" de 1912 1913 recommanda qu'une armée de campagne qui devrait être constituée de 7 divisions, cinq brigades de cavalerie et d'un certain nombre de troupes d'infanterie, serait une force suffisante pour affronter les tribus d'Afghanistan et de la frontière réunies jusqu'à ce que des renforts arrivent. C'était l'Armée de Campagne autorisée lorsque la guerre éclata en 1914; mais mêmes ces éléments n'avaient pas encore été pourvu de tous leurs équipements de mobilisation. Aucune troupe n'était constitué dans le but spécifique d'une guerre en dehors de la sphère Indienne. Et ce n'est pas avant août 1913 que le gouvernement Indien fut invité à considérer dans quel mesure l'Inde serait prête à coopérer avec les forces Impériales dans le cas d'une guerre sérieuse entre la Grande Bretagne et un ennemi européen. On convenu que le Conseil de l'Armée pourrait compter une deux, voire éventuellement trois, divisions et une brigade de cavalerie. En fait en 1914, comme on le verra, deux divisions d'infanterie et deux divisions de cavalerie furent envoyées en France, une division dans le Golfe Persique, l'équivalent en infanterie de deux divisions en Égypte, à côté de quelques détachements mineurs; et toutes les forces britanniques d'infanteries à l'exception de huit bataillons d'infanterie britannique furent retirée d'Indes et remplacées par des troupes des forces territoriales britanniques. Mais aucunes mesures ne furent prises pour faire de l'Inde la base militaire orientale de l'Empire Britannique en instaurant des arsenaux et en développant les ressources industrielles militaires du pays à l'exception des quelques points mineurs (munition de l'artillerie de campagne et fusils en petite quantité, munition d'armes de petit calibre, certaine voitures, les bottes, selles et buffleterie.)

 

En Angleterre la direction suprême de la guerre qui originellement était exercée par le souverain et fut réellement exercée par Guillaume III, passa, après la mort de ce monarque aux principaux Ministres, et est restée dans les mains du cabinet ou dans celles d'un groupe au sein du cabinet et elle l'est restée depuis. Jusqu'en 1914 aucun précédent n'avait jamais été constitué pour la formation d'un Conseil de Guerre ou d'aucun corps consultatif fixe pour le cabinet, dans les matières navales et militaires en vue de l'ouverture des hostilités.

 

En 1895 cependant fut formé un Comité de la Défense auprès du Cabinet qui fut, après quelques modifications introduites en 1902, finalement transformé en 1904 par Monsieur (ensuite Lord) Balfour en un Comité de la Défense Impériale. Il fut alors placé sous le contrôle direct du premier ministre et un secrétariat fut institué pour enregistrer ses délibérations et décisions, rassembler les informations, esquisser les plans nécessaires pour faire face à certaines éventualités et assurer la continuité de la politique.

 

Beaucoup de bon travail fut fait par ce comité dans différents secteurs. Des mesures complètes furent élaborées en 1909 pour répondre à tout système d'espionnage et de sabotage, l'"Official Secrets Act" étant amendé en 1911 pour donner au gouvernement des pouvoirs plus grands. En 1909 un amendement de l'"Army Act" fonda l'autorité pour cantonner les troupes en cas de nécessité. Enfin, les mesures essentielles à prendre immédiatement à l'ouverture des hostilités furent toutes étudiées dans le détail et une répartition des tâches consécutives dans les différents ministères, et même au niveau des postes individuels, fut arrangée dans les moindres détails de telle manière qu'on ne rencontre ni retard ni confusion. Le résultat de ces préparations et des règlements finalement élaborés fut incorporé dans un Livre de Guerre ("War-book") et les documents essentiels furent préparés à l'avance, de manière à ce qu'ils puissent être signés instantanément, la pièce même dans laquelle la signature devait intervenir étant fixée à l'avance ainsi qu'un plan montrant sa position exacte était attachée aux documents.

 

D'une manière générale, jamais la Grande Bretagne n'était entré dans aucune guerre avec une prévoyance et un état de préparation aussi avancé pour des ressources militaires aussi insuffisantes à la disposition du War Office. Cependant le Comité de Défense Impériale n'était encore qu'un corps consultatif dépourvu de toute fonction administrative ou de décision.

 

Depuis 1911 les États Majors Français et Britannique avaient étudié en détail le plan d'un débarquement de la Force Expéditionnaire en France et de sa concentration dans la zone Maubeuge-Le Cateau-Hirson, mais, et bien qu'il y eut une "obligation d'honneur", il n'y avait pas d'engagement définitif à envoyer la totalité ou une partie seulement de cette Force en un endroit particulier, ou en fait n'importe où. (Les premières mesures de l'élaboration du plan britannique furent prises en 1906 à la suite des conversations entre le Général Major (ensuite Lieutenant Général Sir James) Grierson, alors Directeur des Opérations Militaires du Bureau de la Guerre et le Colonel Huguet, alors attaché militaire auprès de l'Ambassade de France à Londres. Ces études furent poursuivies par le Général Grierson et ses successeurs, le Général Major (depuis Lieutenant Général Sir) J. Spencer Ewart et le Brigadier Général (depuis Field Marshal Sir Henry) Wilson, avec l'autorité des premiers ministres, Sir Henry Campbell-Bannerman et Mr. Asquith, et avec la réserve qu'en aucun cas elles ne constitueraient un engagement pour le gouvernement britannique.

 

Des arrangements similaires d'une nature également non engageante avaient été conclu entre les États Majors d'Italie et d'Allemagne pour permettre à l'Italie d'assister l'Allemagne dans certaines circonstances "renforçant les Armées Allemande de l'Ouest par l'envoie d'une Armée, et la retenue des Forces Françaises, mêmes faibles, sur la frontière des Alpes. La Flotte Italienne devait, ensemble avec les flottes Austro-Hongroises former un contrepoids à la Flotte Française de la Méditerranée" (G.O.A. i.p.20). On trouvera une relation des étapes par lesquelles le Gouvernement Britannique autorisa l'État Major Général Britannique à entrer en relation avec l'État Major Général Français dans la "Quaterly review" d'avril 1932 dans un article intitulé "l'entente cordiale et les conversations militaires" du Major Général Sir George Aston.

 

Il n'y eut aucun arrangement d'aucune sorte avec la Belgique. Le gouvernement Belge ayant clairement signifié qu'il entendait maintenir une stricte neutralité en s'opposant également avec toutes ses forces à la France ou à l'Allemagne si l'une d'elles violait ses frontières, ou avec aucune autre puissance tierce qui pourrait débarquer des troupes en Belgique ou essayer d'utiliser le territoire belge comme une base d'opérations. on se rapportera à l'article "les conversations belges de 1912" du Professeur Émile Cammaerts dans "The Contemporary Review" de juillet 1933.

 

FRANCE

 

Pour la France , sa défense contre son voisin de l'Est posait un problème ardu. La frontière n'offrait aucune défense naturelle, les deux rives du Rhin et la crête des Vosges étant aux mains des Allemands, alors que, non seulement la population française était numériquement plus faible que celle de l'Allemagne, mais encore, ce rapport devenait de plus en plus défavorable. La première démarche en vue d'assurer sa protection a été de créer d'importantes zones fortifiées le long de ses frontières, séparées par des trouées judicieusement choisies. Ainsi, de la frontière suisse à Epinal on trouvait soixante cinq kilomètres de fortifications, puis, entre Epinal et Toul, un espace de longueur identique, constituant la fameuse "Trouée de Charmes" était laissé sans défense. De Toul à Verdun s'étendait une autre zone fortifiée de soixante cinq kilomètres, suivie d'une trouée de cinquante kilomètres jusqu'à la frontière belge. La seconde ligne était constituée par les forteresses plus anciennes de Besançon, Dijon, Langres, Reims et Laon, derrière lesquelles se trouvaient les camps retranchés de Paris et de Lyon. Il n'y avait pas de fortifications modernes sur la frontière Franco-Belge, mais La Fère, Maubeuge et Lille étaient défendus par de vieux forts extérieurs.

 

L'attitude en permanence agressive de l'Allemagne avait de quoi inquiéter la France. En 1887 l'Allemagne constituait la Triple Alliance avec l'Autriche et l'Italie. En 1890 la France répliquait en s'alliant à la Russie. En 1891, l'Allemagne montre sa position hostile en renouvelant la Triple Alliance et fait un pas de plus lorsqu'en 1892 elle rejette la proposition du Tzar de limiter les armements. En 1905, 1911 et 1912 elle procède à d'importantes augmentations d'effectifs de ses armées, en les portant à vingt cinq corps d'active au lieu des quinze avec lesquels elle avait commencé la campagne de 1870. A ceux-ci s'ajoutait un nombre quasiment identique de corps de réserve. Au 30 Juin 1913 le nombre d'hommes sous les drapeaux en temps de paix fut porté de 711 000 à 856 000. Non seulement cette mesure rendait l'armée plus apte à une attaque brusquée, que redoutaient tant les français, mais elle assurait un accroissement régulier des effectifs des réserves.

 

La France ne pouvait répondre qu'en revenant au service obligatoire de trois ans, qu'elle avait ramené en 1905 à deux. Cette mesure apportait une augmentation d'effectifs de 220 000 hommes, mais malgré cela, au début des hostilités, la France ne pouvait aligner grosso modo que trois millions et demie d'hommes formés, alors que l'Allemagne disposait de plus de cinq millions. (G.O.A., K.u.K., F.O.A., i (i.) p.219 donne des effectifs français formés pour 5 067 000 pour un total disponible de 5 940 000!! (F.O.A., i (i.) p. 52 indique un effectif mobilisable en France (avec 680.000 renforts dans les dépôts) de 3 580 000. Ce total ne tient pas compte de toutes les troupes coloniales. En incluant ces dernières on parvenait à un total mobilisable de 3 683 000 ("Commission de l'armée", p. 203, par le général Pédoya, président de la commission sénatoriale de l'armée pendant la guerre). De plus les formations de réserve allemandes étaient organisées de façon plus complète qu'en France.

 

L'armée française du temps de paix était composée de dix divisions de cavalerie et de vingt et un corps d'armée, chaque corps fournissant en temps de guerre une division de réserve. Les numéros des divisions de réserve correspondaient au numéro du corps d'armée auquel on ajoutait 50, ainsi, la division de réserve du premier corps d'armée était la 51éme division. Le terme de "réserve" a été abandonné en Juin 1915, après quoi les divisions n'étaient connues que par leur numéro. Le XIXéme corps était en Algérie, ainsi que certaines brigades territoriales et un Corps de troupes coloniales.

 

A la mobilisation, conformément au plan en vigueur en 1914 (connu comme le plan XVII dont le texte est donné en annexe 9. Les plans antérieurs et l'origine du plan XVII peuvent être trouvés dans (F.O.A., i , chapitres i et ii) ces forces constituaient cinq Armées avec sept divisions de cavalerie et un corps de cavalerie de trois divisions. Les divisions de réserve étaient regroupées par deux, trois ou quatre et affectées soit aux Armées, soit aux troupes de défense ou bien laissées à la disposition de l'Etat-Major Général. (pour l'ordre de bataille et l'organisation des armées françaises, voir les annexes 3 et 4). Alors que les anglais et les allemands avaient un fusil avec chargeur de cinq cartouches, les français avaient un fusil disposant de 8 cartouches dans la crosse, celles-ci tirées il devenait fusil à un coup.

Par contre le canon de campagne français était un véritable canon à tir rapide, capable d'une cadence de tir double de celle des canons anglais ou allemands, mais d'un autre côté, les corps et les divisions français ne disposaient pas de canons lourds ou d'obusiers. Il n'y avait que de petits groupes d'artillerie lourde à faible portée, à la disposition des Armées. En tout, un Corps actif comprenait 28 bataillons et 120 canons de campagne, alors qu'un corps allemand avait 24 bataillons, 108 canons de campagne et 52 obusiers (4.2 ou 5.9 pouces)

Carte 2 schéma 2

Les zones de concentration de temps de paix choisies pour les cinq armées étaient, en partant de la droite:

Première Armée (Général Dubail) - Région d'Epinal.

Deuxième Armée (Général de Castelnau) région de Nancy.

Troisième Armée (Général Ruffey) région de Verdun.

Cinquième Armée (Général de Lanrezac entre Verdun (à l'exception de celui-ci) et Mézières, avec un détachement à l'est de la Meuse.

Quatrième Armée (Général de Langle de Cary) en réserve générale dans la région Ste Menehould - Commercy.

Sur les deux flancs un groupe de Divisions de Réserve:

sur le flanc droit un groupe de quatre divisions - région de Belfort.

sur le flanc gauche un groupe de trois divisions (Général Valabrégue) - Vervins.

 

Le choix de la disposition des troupes par l'Etat-Major français était conditionné par la situation suivante:

A Metz, se trouvait un énorme camp retranché allemand, venant au contact de la frontière, relié au cœur de l'Allemagne par pas moins de quatre lignes de chemin de fer. A partir de là, un coup soudain, une "attaque brusquée" pouvait être porté avec toute la puissance d'une organisation parfaite, il était par conséquent impératif de pouvoir le contrer.

 

Par ailleurs, l'école de stratégie allemande préférait toujours le mouvement enveloppant par un ou deux flancs. Dans le cas d'une guerre avec la France, cela signifiait la violation de la neutralité du territoire belge ou suisse, mais il ne fallait pas s'attendre à ce que l'Allemagne ait trop de scrupules dans ce domaine. Une telle violation ne devrait d'ailleurs pas aller beaucoup plus loin que le passage paisible de troupes à travers un coin de territoire neutre, mais pouvait cependant satisfaire l'intention de l'agresseur de contourner le flanc de la défense adverse.

 

Pour faire face à des menaces aussi diverses qu'une attaque frontale et un enveloppement par les flancs, l'Etat-Major Général français envisagea de prendre l'offensive et de se concentrer face à la frontière de l'est, faisant confiance aux fortifications et aux troupes de couverture pour disposer d'assez de temps pour déplacer le gros de l'armée dans la direction où il le faudrait. L'intention était d'attaquer le plus tôt possible avec l'ensemble groupé des forces: la Première et la Deuxième armée au sud de Metz et la Cinquième au nord. La Troisième armée aurait pour mission de relier ces deux attaques et, avec la progression de ces dernières, d'organiser l'investissement de Metz. L'emploi de la Quatrième armée dépendrait de la réaction de l'ennemi: si les allemands faisaient mouvement vers le Luxembourg et la Belgique elle coopérerait avec la Cinquième armée, si l'ennemi restait couvrir sa frontière elle soutiendrait l'attaque du côté droit. Un détachement de la Première armée (un corps et une division de cavalerie) étaient prévus dans ce plan pour mener une opération spéciale à l'extrême droite en Alsace, avec pour but de retenir toute force ennemie qui tenterait de progresser sur le versant ouest des Vosges et pour aider à évacuer la partie de population restée fidèle à la France.. L'idée était, par ce mouvement offensif général, de brouiller les plans de l'ennemi, lui confisquer l'initiative, et s'il s'avançait à travers la Belgique, porter un coup mortel à ses communications.

 

Il faut remarquer que rien n'était prévu pour s'opposer à un mouvement enveloppant mené à l'ouest de la Meuse, ni pour boucher le vide entre le flanc ouest de la Cinquième Armée et la mer, où ne se trouvaient que quelques unités territoriales et quelques vieilles forteresses, totalement incapables d'opposer une résistance sérieuse à quelque envahisseur que ce soit. Les informations dont disposait l'Etat-Major Général français paraissaient indiquer que les allemands attaqueraient depuis Metz et ne disposaient pas de troupes en nombre suffisant pour étendre leur front au delà de la Meuse. Outre l'alternative prévoyant le groupement des Quatrième et Cinquième armées pour le cas où l'ennemi pénétrerait au Luxembourg et en Belgique, rien n'était prévu pour le cas d'un mouvement tournant plus large.

 

Avec la mobilisation, le général Joffre, vice-président du Conseil Supérieur de la Guerre et chef de l'Etat-Major Général était désigné Commandant en Chef des Armées Françaises avec le général Belin comme chef d'Etat-Major.

 

L'effectif total des armées (les divisions de réserve en place sur les flancs étant comptées avec l'effectif de l'Armée la plus proche) après qu'on ait procédé à quelques échanges (comme le transfert de deux corps et de deux divisions de réserve de la Cinquième à la Quatrième, d'un corps de la Seconde à la Cinquième etc.) s'établissait comme suit:

Première Armée

256 000 hommes

Deuxième Armée

200.000

Troisième Armée

168 000

Quatrième Armée

193 000

Cinquième Armée

254 000

Total

1 071 000 hommes

 

BELGIQUE

 

Les détails des opérations de l'Armée Belge sont tirés du document officiel "L'action de l'Armée Belge, période du 31 Juillet au 31 Décembre 1914". (voir l'ordre de bataille en annexe 5)

 

En 1914, l'armée belge se compose d'une Armée de Campagne, constituée de six divisions et d'une division de cavalerie, plus des troupes de forteresse formant les garnisons des forteresses d'Anvers, Liège et Namur. Anvers était la principale place forte belge, refuge ultime et point de rassemblement de ses forces et de sa population en cas d'invasion par un ennemi puissant. Ses défenses étaient initialement constituées d'une enceinte, c'est à dire d'un anneau intérieur continu de fortifications et d'un collier de forts, certains à trois kilomètres de la ville, achevés en 1868. Bien qu'un deuxième collier de forts et de redoutes à l'extérieur du premier ait été progressivement ajouté depuis 1882, la ligne de défense était incomplète avec plusieurs lacunes et des intervalles, située de plus à une douzaine de kilomètres de la ville, ce qui était insuffisant pour les conditions d'une guerre moderne. D'ailleurs, la construction de ces forts, bien qu'il y ait eu quelques améliorations, n'était guère capable de résister aux tirs d'une artillerie lourde moderne, malgré que les pièces soient blindées (coupoles ou tourelles) le simple fait qu'elles soient enfermées dans les forts, bien exposés aux vues et aux coups, et non à l'extérieur de ceux-ci dans des batteries bien camouflées, en faisaient des cibles faciles.

Les mêmes remarques s'appliquent aux fortifications de Liège et de Namur, considérées comme des "forts de barrage et têtes de pont" sur la Meuse. Ils constituaient la première ligne de résistance belge et étaient conçus pour défendre la Belgique contre des offensives venant de l'Est et du Sud-Est et empêcher tout franchissement de la Meuse, que ce soit de France en direction de l'Allemagne ou d'Allemagne en direction de la France. Ils n'étaient pas du tout conçus pour une défense à outrance, et dépendaient des troupes de campagne pour ce qui est de la protection des intervalles entre les forts. A Huy, sur la Meuse entre Namur et Liège, se trouvait un vieux fort qui aurait tout au plus pu tenir le temps nécessaire pour détruire les ponts de chemin de fer et le tunnel qui se trouvaient là.

 

La réorganisation de l'armée belge, autorisée par le gouvernement en 1912, avait à peine commencé à avoir de l'effet. Il avait été prévu qu'une force de 350 000 hommes serait constituée, composée de 150 000 hommes dans l'armée de campagne, 130 00 hommes dans les garnisons des forteresses et 70 000 dans les réserves et les troupes auxiliaires. Mais ces effectifs n'auraient pas été disponibles avant 1926. En fait en Août 1914 seuls 117 000 hommes pouvaient être mobilisés pour l'armée de campagne et des quantités plus faibles pour les autres catégories

En temps de paix, les six divisions étaient positionnées de façon à pouvoir rapidement affronter l'ennemi, qu'il soit Allemand, Français, Britannique ou Néerlandais: La 1ère division autour de Gand, la 2ème à Anvers, la 3ème à Liège, la 4ème Namur et Charleroi, la 5ème autour de Mons, la 6ème et la division de cavalerie à Bruxelles. De cette façon la 1ère division faisait face à l'Angleterre, la 3ème regardait l'Allemagne, les 4ème et 5ème la France. Leur mission, si l'occasion s'en présentait, était d'agir en garde avancée pour gagner du temps, permettant aux autres divisions de se mettre en place dans la zone menacée.

 

En situation de temps de paix, seule une partie du contingent était sous les drapeaux, ce qui veut dire qu'en cas de menace de guerre, l'armée devait d'abord rappeler les hommes en congé illimité, afin de porter ses effectifs à "l'état de paix renforcée", l'effectif normal des puissances continentales, puis de compléter les effectifs en mobilisant les réservistes. On en déduira que non seulement la Belgique était visiblement moins prête que la plupart des états, mais étant de plus en pleine réorganisation ell n'était même pas en mesure d'aligner autant de soldats que l'armée régulière britannique.

 

ALLEMAGNE

 

(L'ordre de bataille et l'organisation des forces allemandes figurent aux annexes 6 et 7)

 

De 1815 à 1860 les effectifs de l'armée prussienne sont demeurés pratiquement inchangés, avec une armée du temps de paix de 150 000 hommes répartis en huit corps, les effectifs étant maintenus par un contingent annuel de 40 000 recrues accomplissant trois ans de service. Une des premières mesures de Guillaume Ier à son accession au trône en 1860 a été, malgré le désaccord de sa chambre, de porter le contingent annuel à 63 000 et l'effectif du temps de paix à 215 000. A partir de là, les forces prussiennes n'ont pas cessé de croître régulièrement.

 

La guerre de 1866 avait placé la Prusse à la tête de la Confédération d'Allemagne du Nord, de ce fait, la Hesse-Darmstadt, le Würtemberg, la Bavière et le pays de Bade devaient mettre leurs armées à la disposition de la Prusse en cas de guerre. En 1870, après s'être accordée avec les autres états, la Prusse a pu mettre en ligne, outre les huit corps d'armée cités plus haut, la Garde, les IXéme, Xéme (Hanovre)XI et XII émes (Saxe) corps, ainsi que les I et IIème corps Bavarois auxquels venaient s'ajouter le XIII (Würtemberg) et le XIVéme corps (Bade). L'effectif total de temps de guerre était d'environ 950 000 hommes.

 

La formation de l'empire Allemand en 1871 a rendu l'expansion plus aisée, la constitution stipulant qu'un pour cent de la population pouvait être en formation sous les drapeaux. Les effectifs de temps de paix suivants en ont résulté (G.O.A., K.u.K., i et tables dans le volume des annexes)

Il est à noter que l'accroissement le plus important se produit après 1912. A la fin de cette année là, avec le prétexte de la guerre des Balkans, qui venait d'éclater, le Chef d'Etat-major Général lança l'idée que "l'armée n'est pas assez puissante pour accomplir les tâches qui lui sont demandées" -c'est à dire de réaliser le plan de campagne Schlieffen.. L'accroissement a été autorisé par le Reichstag en Juin 1913, et au printemps 1914 fut promulgué le service armé obligatoire pour tous à partir de 1916, ce qui aurait permis de doubler les effectifs de l'armée allemande

 

Divisions

Brigades de Cavalerie

Officiers

Sous-officiers

Hommes de troupe

Volontaires pour un an

1875

37

38

17 213

53 956

347 703

7 000

1882

37

38

18 134

57 694

369 580

9 000

1888

39

39

19 294

61 867

406 542

10 000

1890

43

45

20 285

65 001

421 982

8 000

1893

43

46

22 458

77 864

479 229

9 000

1898

43

46

23 176

78 237

479 229

9 000

1902

48

46

24 292

80 985

495 500

11 000

1910

48

46

25 722

87 071

504 446

13 145

1911

48

46

25 880

88 392

507 253

14 000

1912

50

51

27 267

92 347

531 004

14 350

Aout1914

50

55

30 459

107 794

647 793

16 000

Autorisés

50

55

32 000

110 000

661 500

 

 

Les effectifs mobilisables étaient approximativement les suivants:

(les chiffres entre parenthèses proviennent du G.O.A., K.u.K. i. p219, les chiffres initiaux avaient été établis par le Renseignement Britannique)

Hommes de troupe et officiers formés

4 300 000

(5 020 700)

Partiellement formés

100 000

-

Sans formation

5 500 000

(5 474 000)

 

9 900 000

10 494 700

 

L'armée était organisée en 25 corps d'active (50 divisions): la Garde, I à XXI et les I,II et III de Bavière, chaque corps d'armée comprenait un ensemble de cadres destiné à former des divisions de Réserve (32), des divisions de remplacement (Ersatz) (7) et des brigades et des régiments de Landwehr(correspondant à 16 divisions) à partir des excédents des dépôts. Il y avait également 11 divisions de cavalerie.

 

Le plan selon lequel cette force importante devait être utilisé sur les fronts Est et Ouest, ne peut être que supposé. Il sera donné, dans la mesure où il est connu, plus bas, après que les mouvements initiaux de la campagne auront été développés et décrits.

 

Le service en Allemagne était divisé entre Service dans l'armée d'active (ou fixe) (deux ans, sauf trois dans la cavalerie et l'artillerie à cheval), service dans la réserve (cinq ans, sauf quatre dans la cavalerie et l'artillerie à cheval), service dans la Landwehr (onze ans). Le Landsturm comprenait des jeunes gens de 17 à 20 ans, trop jeunes pour servir dans l'armée, ainsi que des hommes, entraînés ou non, entre 39 et 45 ans, donc au-dessus de l'âge de recrutement normal.

 

Le corps de Réserve qui prit part à l'offensive d'Août était principalement formé d'hommes de réserve en surnombre par rapport aux effectifs de l'armée active avec quelques Landwehr.

Seul le corps de réserve de la Garde comportait une division d'active alors que les autres comme les V,VI,VII, VIII et IX comprenaient chacune une brigade d'active, car le corps d'active de ces numéros comprenait chacun une brigade de plus en temps de paix. De même les autres avaient un régiment de plus. Peu après la déclaration de guerre, de nouvelles divisions et de nouveaux corps de réserve furent formés de volontaires (principalement des hommes d'âge inférieur à celui de la conscription ou d'hommes qui n'avaient pas encore été appelés) avec un noyau important d'environ 25 pour cent d'hommes formés, provenant de classes plus anciennes. ("Ypres 1914", page 5).

 

Les brigades et les divisions de remplacement (Ersatz) de 1914 n'étaient pas formés d'hommes non-entraînés de la réserve Ersatz (qui était composée d'hommes temporairement inaptes, ou aptes et conscrits mais non appelés pour être formés parce qu'ils étaient en surnombre par rapport au contingent annuel, ou pour raisons familiales, ou pour raison de déficiences physiques mineures) mais d'hiommes entraînés, en surnombre par rapport aux effectifs des unités d'active et de réserve. Ils était organisés de façon identique aux unités de réserve mais ne disposaient pas de la dotation complète en mitrailleuses, en cavalerie ou en artillerie. Ils ne disposaient d'aucunes cuisines roulantes, d'ambulances, de détachements du train ni de transport de munitions. Ils n'étaient donc pas équivalents aux autres brigades et divisions en campagne.

 

Les unités de Landwehr étaient formées d'hommes qui avaient effectué sept ans dans l'armée d'active et dans la réserve et qui avaient moins de 39 ans.

 

Au cours de la guerre, les distinctions entre les différentes catégories se sont largement estompées et les divisions d'active, de réserve, de remplacement et de Landwehr comprenaient des hommes de toutes les catégories.

 

Au début de la guerre, les français étaient habillés de leurs uniformes à l'ancienne manière: l'infanterie en bleu avec des pantalons rouges et un képi, les officiers étaient faciles à distinguer à cause de leurs vestes plus courtes. La "bleu horizon" n'a pas été introduit avant 1915. L'infanterie belge était vêtue en bleu foncé, avec des pantalons gris-bleu, le kaki étant adopté en 1915. Les allemands étaient en "Feldgrau" avec une housse de la même couleur sur un casque à pointe ou d'autres coiffures de la cavalerie ou des chasseurs. Les britanniques étaient, bien sur en kaki, avec une casquette plate..

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