La 61e et 62e D.I.R. en août 1914

La 61e D.I.

121e Bde

264e (Ancennis), 265e (Nantes), 316e (Vannes) R.I.

2 esc 1er Dragon 3gr 75

122e Bde

219e (Brest), 262e (Lorient), 318e (Quimper) R.I.

 

Mobilisation 11e region

6-25 août, GMP, transfert par voies ferrées vers le Bourget et Aulnay sous bois, instruction

25 août, G.Q.G., transport par V.F. dans la région d'Arras, puis mouvement vers le sud-est

28 août, 6e G.D.R., 6e Armée, combat vers Ginchy et Sailly-Saillisel

29 août, repli sur Amiens

31 août repli par V.F. sur Pontoise, repos travaux d'organisation défensive sur la rive sud de la Viosne

A partir du 5 septembre mouvement vers Mitry Mory

7 septembre (7e C.A.), transport par V.F. région de Nanteuil-le-Haudouin, engagé dès son débarquement dans la bataille de l'Ourcq, Villers Saint-Genest, bois de Montrolle et Betz.

10 septembre, poursuite par Crépy-en-Valois, Jaulzy et Moulin sous Touvent …

La 62e D.I.

123e Bde

263e (Limoges), 278e (Guéret), 338e (Laval)R.I.

2 esc 20e Dragon 3gr 75

124e Bde

250e(Périgueux), 307e(Angoulême), 308e (Bergerac) R.I.

 

Mobilisation 11e region

6-25 août, GMP, transfert par vies ferrées vers Ivry-sur-Seine puis mouvement vers région de Gonnesse, stationnement

24 août, G.Q.G., transport par V.F. dans la région d'Arras,

26 août mouvement vers Douai et le 27 vers le sud en direction de Péronne

28 août, 6e G.D.R., 6e Armée, combat vers Moislains et Mesnil-en-Arrouaise, puis repli sur Arras.

29 août, Mouvement par Avesnes-le-Comte, vers Frévent

31 août repli par V.F. sur Pontoise, repos travaux d'organisation défensive sur la rive sud de la Viosne

A partir du 6 septembre organisation d'une position défensive entre le Plessis-Belleville et Monthyon

10 septembre, poursuite par Crépy-en-Valois, Jaulzy et Moulin sous Touvent …

Ces extraits de texte sont tirés de l'ouvrage "LES ARMEES FRANCAISES DANS LA GRANDE GUERRE" TOME 1, VOLUME 2, CHAPITRE II, de la page 51 à la page 165 , ce document est reproduit avec l'autorisation du Service Historique de l'Armée de Terre N° 24/03/2000*004130. Merci au SHAT.

 

26 août

 

Les 61e et 62e divisions, qui formeront le 6e groupe de divisions de réserve, ont fait partie jusqu'au 24 août de la garnison de Paris. Rattachées à cette date au groupe de divisions territoriales d'aile gauche, elles débarquaient le 25 août à Arras, d'où le général d'Amade comptait les pousser sur Cambrai. Mais, comme on l'a vu, le commandant en chef décide le 26 août qu'elles seront dirigées le lendemain sur la Somme à l'ouest de Péronne.

Ce mouvement doit s'effectuer en deux étapes, dont la deuxième ne sera entamée que sur l'ordre du général Joffre.

Le 27 août au soir, la 61e division doit avoir son quartier général à Bapaume et la 62e à Bertincourt.

 

…………………

Le 26 août, le commandant en chef décide que l'ensemble des forces ainsi transportées à l'ouest du dispositif général formera une armée nouvelle, dite VIe armée, sous les ordres du général Maunoury.

A cette même date, l'armée de Lorraine et l'armée d'Alsace sont dissoutes. Le général Maunoury qui commandait l'armée de Lorraine conservera, à la VIe armée, l'état-major qu'il avait en Lorraine. Il disposera de la direction des étapes et services précédemment attribués à l'armée d'Alsace. La VIe armée comprendra : le 7e corps (général Vautier) diminué de sa 41e division, mais renforcé par la brigade de chasseurs indigènes et par la 63e division - les 55e et 56e divisions (général de Lamaze) - les 61e et 62e divisions dont le commandant sera ultérieurement désigné.

 

27 août

 

A la gauche du corps de cavalerie, les deux divisions de réserve (61e et 62e), qui ont terminé leurs débarquements le 26 août à Arras, après avoir stationné l'une au sud-est d'Arras, et l'autre au sud de Douai, entament le 27 le mouvement qui, en deux étapes, les amènera sur la Somme à l'ouest de Péronne. La 61e doit atteindre en fin de journée la région de Bapaume, le Transloy, la 62e celle de Bertincourt. Inquiétée d'abord à hauteur de Bapaume vers Beugny, la 61e division continue néanmoins sa marche. Mais, dans l'après-midi, son avant-garde en arrivant vers Combles est prise violemment à partie par des forces ennemies et la division tout entière se trouve bientôt engagée autour de Sailly-Saillisel et de Combles. A la suite de ce combat, elle est rejetée vers Ginchy où elle se reforme à la nuit. La 62e division, moins sérieusement inquiétée dans son mouvement, atteint au la région Bapaume, Bertincourt.

……………………………

Le 27 août au soir, la 61e division doit avoir son quartier général à Bapaume et la 62e à Bertincourt. Dans son mouvement vers le sud, la 61e division se heurte à des forces allemandes consistant surtout en cavalerie et cyclistes, qui disposent d'artillerie et de mitrailleuses. A Combles où ils doivent cantonner, ses éléments de tête sont surpris par l'ennemi qui tient déjà ce village. Une panique se produit et quelques unités refluent en désordre jusque dans Bapaume. La 61e division passe la nuit du 27 au 28 au bivouac vers Ginchy et Morval. La 62e division stationne dans la zone Lebucquière, Bertincourt, Haplincourt. Les troupes sont très fatiguées.

……………………………..

Dans un ordre du 27 août, le général Vautier, qui s'est installé à Villers-Bretonneux, fait connaître à ses subordonnés que le 7e corps a actuellement pour mission de se concentrer à la gauche de l'armée anglaise, dont le quartier général est à Noyon depuis la veille, mais dont on ignore encore la zone de stationnement. D'après les renseignements recueillis, les 61e et 62e divisions de réserve, venant d'Arras, seraient en voie de réunion dans la région de Péronne, s'intercalant ainsi entre la gauche britannique et le 7e corps. La droite des forces allemandes paraît avoir atteint, le 26 août, la région de Cambrai.

……………………………

Le général Vautier, informé par le commandant en chef qu'une division allemande est entrée dans Péronne, fait établir par tous les éléments débarqués de la 14e division un barrage largement articulé dans la région de Rosières-en-Santerre, afin de couvrir sa zone de débarquement, et il fait aussi garder les passages de la Somme de Cerisy à Corbie. Il sait par le général d'Amade que la 61e division de réserve est à Bapaume et la 62e à Bertincourt, mais il ignore totalement où sont les troupes qui doivent se trouver à sa droite. ………………………

 

28 août

 

Le 28 août au matin, le général Maunoury et son chef d'état-major arrivent à Moreuil. Mais dans l'après-midi, en raison de difficultés d'installation et de défectuosités de communications téléphoniques, le commandant de la VIe armée s'installe à Montdidier. Il a l'intention de tenir la Somme dès le 28 au soir à Péronne avec les 61e et 62e divisions, au sud, vers Saint-Simon, Saint-Christ, avec des éléments des 55e et 56e divisions, tandis que le 7e corps de son côté sera poussé vers la rivière. Il donne en conséquence, à 16 h 30, son premier ordre d'opérations :

La 61e division a eu affaire , la veille et dans la matinée, à de la cavalerie et de l'artillerie, près de Morval : un radiotélégramme intercepté laisse supposer que le 2e corps allemand signalé antérieurement dans la région de Cambrai va se porter à l'attaque des positions de la Somme. …………………..

Le général Maunoury se propose de déboucher sur la rive droite de la Somme, dès que cela sera possible, soit vers le nord, soit vers l'est. Pour l'instant et afin de permettre d'achever les débarquements, il convient d'établir une couverture sur les hauteurs de la rive droite de la Somme, au nord de Bray-sur-Somme et de Péronne, tandis qu'il est demandé au corps de cavalerie et à son soutien de tenir la rive droite de la Somme, entre le ruisseau de la Tortille et Athies (E. de Saint-Christ).

En conséquence, le général Ebener, qui prend le commandement des 61e et 62e divisions, reportera ces unités aussitôt que possible vers le sud-ouest, de manière à tenir, face au nord-est, les hauteurs de la Forêt à Bouchavesnes et de Mametz à Maricourt.

…………………..

Cependant l'action de l'ennemi contre le corps de cavalerie, d'une part, et contre le groupe des 61e et 62e divisions, d'autre part, a complètement modifié la situation.

Mais le commandant de la VIe armée, dont le quartier général est en cours de transport, ignore ces événements à l'heure où il donne les ordres de l'après-midi.

………………………

On a vu que le corps de cavalerie a reçu, pour le 28 août, la mission d'arrêter par tous les moyens la poursuite de l'armée anglaise par la cavalerie allemande……

A 7 h 30, tandis que les divisions de cavalerie ont commencé à exécuter leur mission, le général Sordet reçoit du commandant en chef l'ordre d'agir en combinaison avec les 61e et 62e divisions. Comme celles-ci sont présumées se trouver dans la région Bapaume, Bertincourt, il avise la 5e division que le corps de cavalerie est appelé à une mission vers Moislains ( 7 kilom. nord de Péronne ). Lui-même va s'y porter avec les 1re et 3e divisions. La 5e conservera la mission qui lui a été donnée le matin : couvrir le flanc gauche de l'armée anglaise. Elle restera en contact avec l'ennemi qui est devant elle, mais sans se laisser accrocher. En fin de journée, elle se repliera sur Villers-Carbonnel et regagnera ses cantonnements de la veille. Le général Sordet lui fait connaître en outre que le 2e corps allemand aurait passé sur la rive gauche de la Somme.

……………………………………..

Vers 13 heures, la canonnade a cessé dans la direction du nord-ouest où se trouvaient les 61e et 62e divisions de réserve. Le général Sordet décide de remettre au lendemain l'action à exécuter en combinaison avec ces deux divisions. Il prescrit au lieutenant-colonel Serret de limiter son mouvement sur Rancourt de manière à permettre, le 28 août, le débouché du corps de cavalerie dans la direction du nord.

Les bataillons de chasseurs ne dépassent pas en effet la lisière nord de Péronne, ni le cours de la Somme à l'ouest. Attaqués à partir de 14 heures par des forces d'infanterie appuyées par plusieurs batteries, ils évacuent à 16 h. 30 la lisière nord de Péronne, mais ils défendent encore les passages de la Somme pour couvrir la région des débarquements de la VIe armée et la zone où devaient bivouaquer les divisions de cavalerie.

A 17 heures, le général Sordet donne un ordre de retraite.

……………………………..

Pendant toute la journée du 28 août, le général Maunoury est resté dans l'ignorance absolue de la situation des 61e et 62e divisions de réserve. Le commandant du 7e corps, qui a envoyé sa cavalerie à la recherche de ces unités, signale vers 16 heures que, d'après certains renseignements; la 61e aurait été attaquée vers Combles. Il suppose que la 62e est à Bertincourt. Dans la soirée, le commandant de la VIe armée rend compte au général en chef qu'il lui a été impossible de savoir où se trouvent ces divisions. Des officiers envoyés en reconnaissance au nord et au sud de la Somme ne les ont pas rencontrées. De son côté, le général Ebener, qui doit prendre le commandement de ces unités, s'est mis à leur recherche et s'est rendu à Amiens, direction dans laquelle on présume qu'elles se sont repliées. A 23 heures, l'état-major de la VIe armée n'a aucune nouvelle de ces divisions. On croit la 61e dispersée depuis Arras jusqu'à Amiens.

Dans la nuit du 27 au 28 août, la 61e division a bivouaqué dans la région Ginchy-Morval. Devant l'état matériel et moral de ses troupes, le général Virvaire décide de se replier à quelques kilomètres vers le nord. Mais le 28 août, à 9 h. 30, l'ennemi attaque. Le général d'Amade, venu en automobile, prescrit de résister sur place. A 11 heures, sous la pression adverse qui s'accentue, presque toute notre infanterie bat en retraite. Certaines fractions prennent la direction Albert, Amiens, tandis que d'autres remontent vers Acheux et Bapaume. Une grosse partie de la division s'est rassemblée Martinsart (nord d'Albert), où elle passe la nuit au bivouac. Le général Virvaire donne l'ordre à ces éléments de se porter le 29 août au jour dans la région nord-est d'Amiens, où ils se regrouperont : la 121e brigade à Beaucourt, Montigny et Saint-Gratien; la 122e à Bavelincourt, Behencourt et Fréchencourt. Si ces points sont occupés, la zone de stationnement sera reportée plus à l'ouest. Les cantonnements se garderont en cercle, en tenant tous les chemins aboutissant à la périphérie.

La 62e division, qui a passé la nuit à Bertincourt et Haplincourt, se met en marche le 28 au jour en deux colonnes de brigade : celle de droite, par Haplincourt, Rocquigny, Sailly, Péronne; celle de gauche, par Bertincourt, Bus, Péronne. La marche est contrariée par un brouillard intense et par un " pullulement de cavalerie allemande et de reconnaissances d'officiers en automobiles qui cherchent le contact jusque dans les cantonnements et qui, pendant la marche, poursuivent nos éclaireurs montés jusque dans les rangs de l'infanterie ". A 8 heures, la colonne de gauche se heurte à une position organisée à Moislains. Le brouillard se lève, mais l'ennemi reste invisible. Une charge à la baïonnette exécutée par nos troupes est repoussée par un feu meurtrier. Il s'ensuit une retraite générale sur Rocquigny puis Bertincourt, Lagnicourt et Arras. Quant à la colonne de droite, arrêtée par des forces allemandes établies à l'ouest du Mesnil et au nord de Sailly-Saillisel, elle essaie vainement de tourner par le ravin de Frégicourt cette position qui se prolonge jusqu'à Morval. Le mouvement de repli commence à 10 heures et s'accentue devant la poursuite ennemie. Nos troupes, très éprouvées, se retirent sur Haplincourt et Beugny. La majeure partie de la 62e division parvient à Arras entre 21 heures et minuit.

……………………………….

L'ordre général n°1 , donné à 16 h 30, ne peut plus être exécuté. Le général Maunoury donne donc à 21 h 30 un nouvel ordre d'opérations pour le 29 août :

Le général Ebener ralliera les 61e et 62e divisions et les établira derrière l'Hallue pour couvrir la gauche du 7e corps et contre-attaquer les colonnes qui tenteraient de gagner les passages de la Somme vers Corbie, Amiens. Le corps de cavalerie reliera le 7e corps à la 55e division, il couvrira si possible la gauche du 7e corps par la rive nord de la Somme et, éventuellement, la gauche du général Ebener.

………………………..

Le commandant de la VIe armée ignore également à cette heure le sort des 61e et 62e divisions.

Plus tard, à 23 h 45, il sait que la 61e division a été attaquée, refoulée, plus ou moins dispersée, et qu'elle retraite sur Amiens et sur Arras. Mais il n'a pas de nouvelles de la 62e division. Le Général Ebener s'est rendu à Amiens pour tâcher de reconstituer ce groupement. Dans ces conditions, le général Maunoury estime que l'action de la VIe armée dans l'opération du 29 août sera forcément très limitée.

 

29 août

 

Le 29 août à 5 h 15 le général Maunoury fait connaître au maréchal French ce qu'il sait de l'ennemi :

………….. qu'enfin le général Ebener essaie de reconstituer les 61e et 62e divisions de réserve au nord d'Amiens sur l'Hallue.

……………………

Dans la nuit du 28 au 29 août……………. Un peu avant midi, voici ce que le général Maunoury sait de la situation : plusieurs bataillons de la 61e division ont été retrouvés se ralliant derrière l'Hallue;

………………………..

Les éléments de la 61e division qui ont pu être regroupés le 28 août au soir, à Martinsart sont acheminés le 29 au matin vers la région de Beaucourt-sur-l'Hallue. La division est en train de se reconstituer sur la rivière au sud de Beaucourt: Elle aura, le 29 août au soir; probablement la valeur de 6 bataillons et 5 batteries. Mais hommes et chevaux très fatigués ont besoin d'un repos absolu d'au moins 24 heures.

On a vu que la 62e division s'est repliée le 28 au soir sur Arras où elle essaie de se reconstituer. Elle a subi des pertes considérables, surtout en officiers, et elle demande directement des instructions au commandant en chef. Le général Joffre lui envoie l'ordre de se diriger par voie de terre sur Amiens par Doullens. Mais une telle étape pouvant rendre cette troupe indisponible pour longtemps, le commandant en chef invite la VIe armée à la faire transporter par voie ferrée sur Abbeville. Malgré la proposition du général Maunoury tendant à transporter la 62e division jusqu'à Pontoise, Gisors, le général Joffre maintient son ordre de la faire débarquer à Abbeville, où elle sera, jusqu'à nouvel ordre, à la disposition du général d'Amade.

Il en résulte que la 62e division, déjà en marche le 29 au matin dans la direction de Saint-Pol, est orientée sur Avesnes-le-Comte, Grand-Rullecourt, Beaufort, où elle cantonne le 29 au soir. Elle ne sera embarquée en chemin de fer que le 30 août.

……………………….

Prévoyant le cas où ses troupes ne pourraient pas tenir sur la Somme, le général d'Amade demande des instructions au commandant en chef. Il craint une attaque sur Amiens, des colonnes allemandes étant passées la veille, 28 août, au nord d'Albert, se dirigeant vers le sud-ouest; il signale aussi que le corps de cavalerie Sordet se serait retiré et son soutien aurait été très éprouvés.

Le général Joffre répond : " Quand vous jugerez le moment opportun, faites sauter les ponts de la Somme devant Amiens et en aval et tenez sur la rive gauche. Ménagez la possibilité du repli des 61e et 62e divisions de réserve que l'on cherche à reconstituer au nord d'Amiens. Si l'on ne peut tenir sur la Somme, le repli des forces s'effectuerait dans la direction générale de Rouen. Agissez d'accord avec le général Maunoury. Le général en chef insiste en même temps sur la nécessité absolue de remettre de l'ordre dans la troupe et d'y assurer la discipline par tous les moyens.

………………………….

 

30 août

 

Le 30 août au matin, le général Maunoury, après avoir fait connaître au général Joffre la manière dont il envisage la situation de son armée, lui rend compte que son intention est de se replier sur Saint-Just, Compiègne. Il demande au commandant en chef de lui préciser la mission de l'armée et de lui indiquer sa direction de retraite. Estimant que le barrage de la Somme devient inutile, il demande que la 62e division qui marche sur Abbeville soit enlevée en chemin de fer.

Le générai Joffre répond aussitôt : " Votre direction de repli est sur Paris. Ne vous laissez pas accrocher et prenez comme premier front de repli celui que vous proposez. " On étudie au grand quartier général la possibilité du repli en chemin de fer des 61e et 62e divisions à partir de la Somme. Le groupe d'Amade a reçu comme direction de retraite Rouen.

……………………………

Pendant la journée du 30 août, la 61e division de réserve se porte de la région de l'Hallue dans celle de Molliens-Vidame ( 20 kilomètres à l'ouest d'Amiens). Elle y poursuit le regroupement de ses éléments. La 62e division de réserve se porte de la région d'Avesnes-le-Comte à Frévent, où elle doit être embarquée pour Abbeville. Les embarquements commenceront dans la nuit du 30 au 31 août.

……………………………..

 

31 août

 

Le 31 août, le mouvement sera repris à 5 heures. ……………... Le groupe Ebener ( 61e et 62e divisions) sera ramené par voie ferrée de la région Arras, Amiens, en arrière de l'armée.

………………………………

Le général Maunoury rend compte au général Joffre des ordres qu'il a donnés………. Il compte bien que, comme le général Joffre le lui a téléphoné dans la matinée, les 61e et 62e divisions, transportées en chemin de fer sur des points fixés par le commandant en chef, seront rendues à la VIe armée en fin de transport.

…………………………

Au cours de la journée du 31 août, les deux divisions du groupe Ebener poursuivent leurs embarquements à destination de Pontoise : la 61e au sud-ouest d'Amiens; la 62e à Frévent. Elles commenceront à débarquer la nuit suivante, et stationneront le 1er septembre dans le triangle Pontoise, Marines, Valmondois (sur l'Oise, au sud de l'Isle-Adam). L'intention du général Maunoury est de leur faire étayer et couvrir la gauche de son armée. Le général Ebener aura donc à envisager un mouvement ultérieur vers le nord ou le nord-est.

……………………………

Il lui a fait de plus connaître que les 61e et 62e divisions exécuteraient dans la journée leur mouvement par la voie ferrée et se referaient sur l'Oise.

Le général Joffre ajoutait. Vous pouvez annoncer à vos troupes qui accomplissent en ce moment une tâche ingrate que nous avons remporté hier trois succès importants, notamment avec la division du 7e corps restée dans les Vosges.

……………………………

Enfin réunies dans la région de Pontoise, sous les ordres du général Ebener, les 61e et 62e divisions de réserve sont loin d'être reconstituées.

Le général Maunoury fait connaître au général Ebener que la VIe armée a l'ordre de se replier sur Paris pour couvrir la capitale dans le secteur compris entre l'Oise (en amont de Beaumont) et la presqu'île de Carnetin.

Les 61e et 62e divisions disposent donc encore de deux ou trois jours au moins pour continuer à se réorganiser. Le général Ebener leur fera occuper la coupure du Sausseron entre Marines et l'Isle-Adam.

Peu après qu'il a donné ses instructions pour la journée du 2 septembre, le général Maunoury est avisé par le gouverneur militaire de Paris que, par ordre du commandant en chef, la VIe armée est placée sous ses ordres à partir du 1er septembre. En même temps, le général Gallieni lui envoie un ordre d'opérations.

…………………………….

Le point de vue allemand.

LA CAMPAGNE DE LA MARNE EN 1914, GENERAL VON KUHL

Le texte en Allemand, du Général von Kuhl a été édité au lendemain de la guerre, en 1920

Le 29 la 1re armée s'avança jusqu'à la ligne Villers Bretonneux-Chaulnes-Nesle (voir croquis 4).

Au cours de ces journées les forces françaises qui avaient été jusqu'alors peu nombreuses et de faible valeur, se renforcèrent d'une façon visible dans le flanc droit de l'armée. Les 27 et 28 des rencontres avaient eu lieu dans la région de Combles avec la 3e D. C., les 6le et 62e D. R. et une division territoriale françaises au cours desquelles les Français avaient été battus. Le 29 le IIe C. A. se heurta à Proyart à de forts éléments du 7e C. A. français ainsi qu'à des bataillons de chasseurs alpins de réserve qui furent complètement battus et refoulés au delà de Villers-Bretonneux. D'autres rencontres eurent lieu également au sud de Chaulnes.

Nous eûmes l'impression que l'ennemi jetait toutes ses troupes encore disponibles au-devant de la 1re armée pour arrêter son avance. Nous avions jusqu'alors identifié au total : les 61e et 62e D. R. qui s'étaient repliées, semblait-il, d'Arras sur Péronne pour nous devancer sur la Somme ; en outre, comme auparavant, les 81e, 82e, 84e et 88e D. T., le corps de cavalerie Sordet (1re, 3e et 5e D. C.), un certain nombre de bataillons de réserve de chasseurs alpins, qui d'après des déclarations de prisonniers avaient été débarqués à Amiens ; la 14e D. I. du 7e C. A. rameutée de Mulhouse sur Amiens par Paris, débarquée le 27 et poussée sur Proyart. D'après des ordres tombés en nos mains ces troupes formaient le détachement d'armée d'Amade, qui, ainsi renforcé, avait pour mission de couvrir le flanc gauche des Anglais.

 

 

 

 

Baumgarten-Crusius

 

La nouvelle 6e armée comprenait, en outre, le groupe Ebener (61e et 62e D. R.) ; mais celui-ci fut aussitôt disloqué complètement par la 1re armée allemande et ne fut de nouveau en état d'être employé que le 7 septembre, à Paris.

Des fractions de l'armée d'Amade nouvellement formée à Amiens, se portèrent, le 27 août, en direction de l'est par la rive nord de la Somme, pour dégager les Anglais. Elles furent complètement battues et refoulées les unes après les autres, par le 2e C. C. et le IIe C. A. Le 27 août au soir, la 1re armée était prête à attaquer la coupure de la Somme, de part et d'autre de Péronne, avec ses deux groupements.

Le 28 août au matin, les 61e et 62e D. R. de l'armée d'Amade surprirent le 2e C. C. dans ses cantonnements, à l'aile droite de la 1re armée. Des fractions du IIe C. A. et du IVe C. R. rejetèrent les Français et nettoyèrent la région nord de la Somme.

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