Le 1er Régiment de Marche de Zouaves dans la Première Bataille de la Marne
Composition du Régiment
Ses gradés et ses zouaves appartiennent à tous les coins de France et d'Algérie. Cela vient de la constitution même du régiment qui est formé à Saint-Denis le 10 Août 1914 avec :
le 4ème Bataillon venu d'Alger
le 5ème. Bataillon de Saint-Denis
le 11ème Bataillon formé par les réservistes des régions du Nord et de Paris.
Placé sous le commandement du Lieutenant-Colonel Heude, il quitte Saint-Denis pour la Belgique, le 12 Août. Il appartient à la 75ème Brigade qui fait elle-même partie de la 38ème Division. Au départ d'Alger, au débarquement à Sète, à Saint-Denis, en Belgique, c'est partout sur son passage un enthousiasme indescriptible. Le patriotisme de la France s'est réveillé. C'est la revanche !... Ceux qui restent, vieillards, femmes, enfants savent refouler leurs larmes et prodiguer les encouragement à ceux qui partent. Ces derniers ont hâte d'aborder l'ennemi de le refouler, de le culbuter, de lui faire payer cher nos désastres de 1870.
C'est dans cet état d'esprit que le régiment débarque à Anor, passe en Belgique et reçoit le baptême du feu au Chatelet, le 22 Août 1914.
La retraite de 1914
Terrible surprise. Le premier choc est rude et sanglant, mais les zouaves du ler restent face à l'ennemi. Ce n'est que menacés sur leurs flancs à par ordre qu'ils entament, la rage au coeur, le mouvement de repli qui les conduit successivement à Clermont (25 Août), Ribemont (30 Août), Guise, (1er Septembre), Montmirail, Monceau-les-Provins (6 Septembre 1914).
Que d'amères désillusions au cours de cette rapide et pénible retraite ! Cependant le moral du Régiment reste intact. " Les zouaves sont une troupe d'élite que le malheur ne saurait abattre ". Chacun a gardé au coeur le secret espoir d'un retour offensif qui nous donnera la victoire. Aussi est-ce avec la conviction absolue de vaincre que le régiment court sus à l'ennemi dès qu'il en reçoit l'ordre.
La Marne - Craonne
Le 13 Septembre il aborde l'ennemi à Fismes et le 15 à la ferme Sainte-Marie. Ce dernier combat est acharné et très meurtrier. Le Lieutenent-Colonel Heude tombe à la tête de ses troupes et est remplacé par le Lieutenant-Colonel Bigault du Granrut.
Dans cette rencontre le Régiment a donné la mesure de ce qu'il était capable de faire. Sur le plateau de Paissy il fait mieux encore; il subit sans broncher du 20 an 26 Septembre 1914 les assauts furieux et répétés de la Garde Prussienne et conserve la ferme de la Creute.